France : une famille algérienne reçoit une OQTF, après deux demandes de TDS

Algérien OQTF France

Arrivée en France en 2018, Sihem, une Algérienne de 37 ans, vit avec son mari et leurs quatre enfants dans le quartier Saint-Barthélemy à Noyon, dans l’Oise. Depuis leur arrivée, la famille a tenté de s’intégrer dans la société française à travers des efforts considérables. Sihem, par exemple, est déléguée des parents d’élèves à l’école élémentaire Marcel-Provost et est engagée dans des activités bénévoles au sein des associations SOS Devoirs et AHSE. De plus, en 2023, elle a obtenu le diplôme d’études en langue française (DELF), preuve de son désir de s’adapter au système éducatif et à la vie locale. Pourtant, malgré tous ces efforts, Sihem et sa famille se retrouvent aujourd’hui dans une situation dramatique, après que la préfecture de l’Oise ait rejeté deux demandes successives de titre de séjour et leur ait signifié une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Selon Le Courrier Picard, la famille a déposé sa première demande de titre de séjour en 2022, puis une seconde en 2024. Cependant, en décembre 2024, la préfecture a décidé de rejeter leur dossier et de leur ordonner de quitter le pays. Cette décision a plongé la famille dans une angoisse profonde, surtout que sans papiers, ils risquent l’expulsion à tout moment. Selon l’administration, Sihem ne justifie pas d’une « intégration ancienne, intense et stable » dans la société française, un critère déterminant pour l’obtention d’un titre de séjour. De plus, la préfecture estime que sa situation n’entrave pas de manière significative la poursuite de sa vie familiale en Algérie, une justification qui semble incompréhensible pour Sihem, qui s’est pourtant parfaitement intégrée dans sa communauté.

En effet, Sihem est non seulement impliquée activement dans la vie scolaire de ses enfants, mais elle a également acquis des compétences linguistiques en obtenant son DELF, ce qui montre sa volonté de s’intégrer pleinement dans le tissu social et économique français. Elle a également pris part à des activités bénévoles, prouvant ainsi son engagement envers la société française et son désir de contribuer positivement. Ces efforts sont souvent perçus comme un exemple d’intégration réussie, mais pour la préfecture, cela semble insuffisant.

Face à cette décision administrative qui semble ignorer son parcours, Sihem a décidé de contester l’OQTF en saisissant le tribunal administratif d’Amiens avant le 27 janvier 2025, date limite pour formuler un recours. Ce recours, qu’elle espère fructueux, permettra de suspendre la mesure d’expulsion en attendant le verdict du juge. La famille pourra être soutenue par un avocat spécialisé en droit administratif et bénéficie du soutien de personnalités locales, telles que la maire de Noyon, Sandrine Dauchelle, qui a pris position en faveur de leur cause. Ces soutiens politiques et juridiques sont essentiels pour Sihem et sa famille, qui se battent pour préserver leur vie en France.

La famille vit dans une incertitude totale en attendant la décision du tribunal. Leur fille aînée, scolarisée au collège, semble particulièrement affectée par cette situation. Selon Sihem, elle n’arrive pas à supporter l’idée de devoir peut-être changer de vie et quitter le pays où elle a grandi et étudié. Cette situation illustre l’impact humain des décisions administratives, qui, même si elles sont légales, peuvent être perçues comme profondément injustes par ceux qui les subissent. Le stress et l’anxiété auxquels les enfants et les parents sont confrontés sont bien réels et ne sont pas toujours pris en compte dans les procédures administratives.

L’histoire de Sihem soulève également une question plus large sur le système d’immigration et les critères d’intégration fixés par les préfectures. Dans le cas de cette famille, malgré leurs efforts visibles pour s’intégrer et contribuer positivement à la société, la préfecture semble avoir ignoré ces éléments.

Au final, l’histoire de Sihem et de sa famille illustre les tensions existantes entre les efforts d’intégration des étrangers et les exigences administratives strictes auxquelles ils doivent se soumettre pour obtenir un titre de séjour. La contestation de l’OQTF devant le tribunal administratif d’Amiens sera déterminante pour cette famille, mais elle met également en lumière les défis auxquels sont confrontés de nombreux étrangers en situation irrégulière qui cherchent à s’intégrer dans la société française. La décision du tribunal pourrait marquer un tournant pour Sihem et sa famille, mais aussi souligner la nécessité de revoir certains aspects du système d’immigration pour mieux tenir compte des parcours individuels d’intégration.

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