France – Voyage : un certificat de santé mentale exigé aux Algériens ?

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Dans un contexte où les tensions médiatiques s’intensifient autour des thématiques liées à l’immigration et aux relations internationales, une information relayée récemment dans une émission diffusée en France a semé la confusion au sujet des Algériens. Lors d’une intervention sur un plateau télévisé affilié à l’extrême droite, l’essayiste et sociologue Sabrina Medjebeur, d’origine algérienne, a déclaré que l’Arabie Saoudite refuserait désormais de délivrer des visas aux Algériens, évoquant même l’exigence d’un certificat de santé mentale pour toute demande de voyage en provenance d’Algérie. Ces propos, tenus sans preuve, ont immédiatement suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux et dans la communauté algérienne, tant en France qu’en Algérie.

Selon ses mots, l’Arabie Saoudite exigerait un certificat de santé mentale uniquement aux Algériens souhaitant effectuer un voyage, ce qui, selon elle, traduirait une forme de stigmatisation ciblée. Elle a ainsi affirmé : « Vous savez que les Saoudiens refusent maintenant la délivrance des visas aux Algériens ? », avant d’ajouter que ce pays du Golfe « exige déjà un certificat de santé mentale » pour les demandes de visa algériennes. Cette affirmation, qui n’a été étayée par aucun document officiel, a immédiatement soulevé des doutes sur sa véracité et suscité l’indignation de nombreux observateurs, qui y voient une forme de désinformation visant directement les Algériens dans un contexte déjà chargé.

En réalité, aucune annonce officielle n’a été faite par les autorités saoudiennes confirmant une telle mesure discriminatoire envers les Algériens. Le ministère des Affaires étrangères saoudien n’a à aucun moment communiqué sur l’exigence d’un certificat de santé mentale pour l’octroi de visa à des ressortissants algériens ou d’autres nationalités. En revanche, il est exact qu’en avril dernier, l’Arabie Saoudite avait temporairement suspendu la délivrance de certains types de visas touristiques pour 14 pays, incluant l’Algérie, dans le cadre d’une régulation liée à la saison du Hadj. Cette mesure temporaire concernait les visas touristiques à entrée multiple et de courte durée, et devait prendre fin après la saison du pèlerinage, prévue à la mi-juin. Elle s’appliquait également à des pays comme la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, le Pakistan, le Bangladesh ou encore le Nigéria, sans distinction particulière envers les Algériens.

Cette décision de l’Arabie Saoudite était donc purement logistique, visant à mieux organiser les flux de voyageurs durant une période traditionnellement très chargée, et ne comportait aucune mention d’un certificat de santé mentale imposé aux Algériens pour leur voyage. Ainsi, les allégations portées dans l’émission française relèvent davantage de la désinformation que d’une réalité diplomatique ou administrative.

Pour les Algériens vivant en France, habitués à organiser un voyage vers des destinations religieuses comme l’Arabie Saoudite à certaines périodes de l’année, ces rumeurs peuvent générer de l’inquiétude inutile. Cela concerne d’autant plus les familles algériennes établies en France, qui projettent régulièrement un voyage à but religieux ou touristique. Lorsque de telles affirmations non fondées circulent, cela peut non seulement perturber les préparatifs de voyage mais aussi nuire à l’image des Algériens, en suggérant une forme de marginalisation sanitaire infondée.

Il est donc essentiel de vérifier les informations circulant à propos des conditions de voyage imposées aux Algériens, surtout lorsqu’il s’agit de procédures officielles entre pays. La propagation de fausses nouvelles sur les exigences liées au voyage peut avoir un impact considérable sur les Algériens de France, déjà confrontés à des démarches administratives parfois complexes lorsqu’ils organisent un voyage en dehors de l’Union européenne. L’écho donné à de telles déclarations dans les médias, notamment dans ceux ayant des lignes éditoriales polémiques, ne fait qu’amplifier les tensions existantes.