En ce lundi 5 mai 2025, un événement discret mais symboliquement fort s’est déroulé au cœur de la capitale française. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a honoré de sa présence la grande mosquée de Paris. Cette visite, organisée dans un climat d’ouverture, a été marquée par trois piliers essentiels : l’écoute, le dialogue et un hommage sincère à une figure marquante, Aboubakar Cissé. À travers cette démarche, Retailleau a surpris bien des observateurs, en franchissant les portes de l’un des lieux emblématiques de l’islam de France, renforçant les ponts entre les institutions de la République et les représentants spirituels.
Le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a annoncé la nouvelle par un message sobre et significatif : « J’ai accueilli aujourd’hui lundi 05 mai 2025 à la Grande Mosquée de Paris le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Une visite marquée par l’écoute, le dialogue et un hommage émouvant rendu à Aboubakar Cissé. La République doit protéger tous ses enfants, sans distinction. » Ce moment rare illustre un geste fort du ministre, surtout lorsqu’on se remémore le contexte des derniers mois. En mars dernier, Bruno Retailleau avait décliné une précédente invitation de la grande mosquée de Paris pour participer à l’iftar des ambassadeurs, une rupture collective du jeûne durant le mois de Ramadan. Ce rendez-vous annuel, auquel l’ancien ministre Gérald Darmanin avait systématiquement pris part, avait vu Retailleau refuser l’invitation en invoquant le respect du principe de laïcité, une position qui avait suscité des débats.
C’est donc une surprise notable que cette visite officielle de Bruno Retailleau à la grande mosquée de Paris, perçue par certains comme un geste d’apaisement, voire de rééquilibrage dans ses rapports avec les cultes. Durant cette rencontre, Retailleau a échangé longuement avec les responsables de la grande mosquée de Paris, dans une atmosphère empreinte de franchise et d’écoute réciproque. Le choix du ministre d’associer sa présence à un hommage rendu à Aboubakar Cissé, ressortissant malien récemment assassiné dans une mosquée dans la région du Gard, confère à cette visite une portée symbolique particulièrement forte.
Retailleau, qui avait fait preuve de prudence dans ses relations avec les institutions religieuses depuis son entrée en fonction, semble avoir voulu initier une nouvelle phase de dialogue. En se rendant à la grande mosquée de Paris, Retailleau ne s’est pas contenté d’un simple passage protocolaire, il a pris le temps d’échanger, d’écouter et de témoigner. Ce triple engagement – dialogue, écoute et hommage – a donné à sa visite une dimension humaine et institutionnelle saluée par plusieurs observateurs. La grande mosquée de Paris, institution fondée dans les années 1920 et fortement symbolique du lien entre la République et ses citoyens de confession musulmane, a ainsi accueilli un ministre dont la venue n’était pas attendue avec certitude, d’autant plus après son absence remarquée lors de l’iftar du mois de mars.
La visite de Bruno Retailleau à la grande mosquée de Paris restera comme un moment important dans l’agenda de ce mois de mai, illustrant qu’au-delà des débats politiques, il est toujours possible d’ouvrir des espaces d’écoute, de dialogue et de respect mutuel. Le geste du ministre, combiné au message du recteur, rappelle que la République, dans toute sa complexité, peut aussi être un espace de convergence et de reconnaissance.