L’Algérie va célébrer, ce 18 février, la Journée nationale du Chahid, un événement commémorant la mémoire des martyrs de la guerre de libération. À cette occasion, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message poignant, soulignant l’importance du sacrifice consenti par le peuple algérien dans sa quête de liberté, lors de la guerre d’Algérie contre la France. Dans son discours, il n’a pas mâché ses mots en évoquant l’occupation coloniale et les exactions subies par les Algériens.
Dans un ton ferme, le chef de l’État Tebboune a déclaré au sujet de la France : « Horribles étaient les crimes perpétrés par les pseudos défenseurs de la civilisation et de la civilité. » Ces propos, lourds de sens, rappellent la brutalité du système colonial français et ses tentatives d’éradiquer l’identité algérienne. Il a dénoncé une « colonisation dévastatrice nourrie par l’illusion de s’éterniser » qui a non seulement accaparé les richesses du pays mais a également cherché à anéantir la résistance de son peuple.
Revenant sur le rôle fondamental des révolutionnaires algériens, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant leur courage et leur détermination sans faille : « Ces révolutionnaires avaient pris conscience qu’il n’y avait d’autre option que la lutte armée, qu’ils ont menée avec courage et mérite, sans céder aux calculs de l’équilibre des forces. » Cette citation met en lumière l’état d’esprit des combattants de l’époque, qui, malgré les inégalités de puissance militaire, ont poursuivi leur combat avec une foi inébranlable en leur cause.
Le président a également tenu à inscrire cette commémoration dans une perspective d’avenir, insistant sur le fait que le développement du pays doit être perçu comme la continuité du combat mené par les martyrs : « Nous sommes pleinement convaincus que le peuple et nos jeunes sont conscients que s’orienter vers l’échéance du développement stratégique avec ses dimensions politique et socioéconomique, est le plus noble des défis fédérateurs. » En mettant l’accent sur le rôle central de la jeunesse dans le progrès national, il appelle ainsi à une mobilisation générale pour hisser l’Algérie au rang des nations émergentes.
Par ailleurs, cette prise de parole du président Tebboune intervient dans un contexte marqué par des relations fluctuantes entre l’Algérie et la France. Si la coopération bilatérale reste un enjeu stratégique, les tensions mémorielles persistent. En qualifiant les crimes de la colonisation d’« horribles », le chef de l’État algérien réaffirme la nécessité d’une reconnaissance pleine et entière des souffrances endurées par le peuple algérien. Cette posture s’inscrit dans une démarche historique et politique qui vise à défendre la mémoire nationale tout en projetant l’Algérie vers un avenir prospère.
France : voici le message de Tebboune dans son intégralité
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a transmis, ce lundi, un message à l’occasion de la Journée nationale du Chahid, célébrée le 18 février, dont voici la traduction par l’APS :
« L’Algérie commémore la Journée nationale du chahid pour exprimer la fidélité et la reconnaissance du peuple algérien pour le lourd tribut chèrement payé au prix du sang des chouhada sur le chemin de la libération et de l’émancipation, et les sacrifices incommensurables consentis par des convois d’hommes et de femmes patriotes libres qui ont pris conscience, après des décennies de lutte à l’école du mouvement national, que le colonialisme aux méthodes brutales et destructrices avait envahi notre terre pure et entravé la marche de son brave peuple pendant plus de cent trente ans.
Horribles étaient les crimes perpétrés par les pseudos défenseurs de la civilisation et de la civilité, car il s’agissait d’une colonisation dévastatrice nourrie par l’illusion de s’éterniser et qui avait l’intention de s’accaparer les richesses et les ressources, mais ses illusions ont été anéanties par une révolution grandiose, bénie par Dieu, à l’image de la patience dont avaient fait preuve les enfants d’un peuple résistant, attaché à la liberté et à la dignité et respectueux des valeurs humaines. Un peuple qui était résolu à libérer une terre qui continuait à rejeter la présence coloniale, par des résistances ininterrompues depuis l’arrivée des hordes d’envahisseurs barbares, résistance après résistance, fièrement gravées à travers l’histoire nationale dans la mémoire collective de la nation. (dans ce passage il parlait de la France)
Ces révolutionnaires avaient pris conscience qu’il n’y avait d’autre option que la lutte armée, qu’ils ont menée avec courage et mérite, sans céder aux calculs de l’équilibre des forces et sans que leur détermination ne soit entamée par les horreurs et les difficultés rencontrées, en continuant à emprunter, le chemin du mémorable Novembre, vers la victoire.
Alors que nous commémorons ce cher anniversaire dans une Algérie en plein essor, nous nous inspirons de leur prise de conscience, de la confiance dans les atouts de notre pays et de la mobilisation de ses potentialités pour hisser l’Algérie au rang des pays émergents.
Nous sommes pleinement convaincus que le peuple et nos jeunes sont conscients que s’orienter vers l’échéance du développement stratégique avec ses dimensions politique et socioéconomique, est le plus noble des défis fédérateurs et catalyseurs des volontés et les plus difficiles des paris que les Algériennes et les Algériens, aspirent à remporter ainsi que l’expression la plus sincère de notre fidélité à nos valeureux chouhada à la mémoire desquels je m’incline avec humilité et déférence en cette Journée nationale du chahid, en adressant, en cette occasion, mes salutations et mon estime à mes sœurs les moudjahidate et à mes frères les moudjahidine.
Vive l’Algérie, Gloire et éternité à nos valeureux Chouhada« .
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