En Algérie, l’importation de vaches et de chèvres par les agriculteurs est désormais encadrée par des conditions précises, comme l’a révélé récemment le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa. La législation algérienne permet à tout éleveur détenteur d’une carte d’agriculteur d’initier l’importation de vaches et de chèvres, à condition de répondre à des critères stricts définis par les autorités compétentes. Cette clarification intervient suite à une question écrite d’un député portant sur les possibilités d’importation de bétail, en particulier les vaches, les moutons et les chèvres, destinés à l’élevage dans les exploitations agricoles du pays.
Le ministre a précisé que l’importation de vaches, notamment laitières, de différentes races, est autorisée aux éleveurs algériens, sous réserve que les animaux aient un âge compris entre 18 et 42 mois, qu’ils pèsent au minimum 480 kilogrammes, et qu’ils soient en gestation depuis quatre à sept mois. Ces exigences visent à garantir l’efficacité de l’élevage et à assurer la viabilité du cheptel importé sur le long terme. L’importation de vaches dans ces conditions permettrait non seulement de renforcer les capacités locales de production laitière, mais aussi de stabiliser le marché national, souvent dépendant de la conjoncture internationale.
Concernant les chèvres, Youcef Cherfa a souligné que l’importation est également ouverte à différentes races, sous réserve que les animaux soient âgés de 12 à 24 mois, qu’ils pèsent entre 30 et 60 kilogrammes, et qu’ils soient en gestation depuis plus de deux mois. Ces données précises sont conçues pour optimiser le rendement des élevages caprins dans les différentes régions agricoles d’Algérie, où les conditions climatiques peuvent varier considérablement.
L’importation de vaches et de chèvres en Algérie ne se limite pas à la sélection des animaux. Les agriculteurs souhaitant procéder à une telle opération doivent constituer un dossier complet, conformément aux dispositions des cahiers des charges officiels, et finaliser leur enregistrement via la plateforme numérique dédiée au secteur agricole. Après validation des démarches administratives, les services centraux habilités délivrent une autorisation sanitaire d’importation, nécessaire à l’introduction des vaches et des chèvres sur le territoire algérien. Ces étapes sont indispensables pour encadrer efficacement l’importation de vaches et garantir le respect des normes sanitaires.
Le ministre a également insisté sur le rôle actif de son département dans l’accompagnement des agriculteurs. L’Algérie ambitionne de développer durablement son secteur agricole, en soutenant l’importation de vaches et de chèvres à travers un dispositif de prêts financiers. Ces crédits sont destinés à faciliter l’achat de cheptel, mais également à financer la construction ou la réhabilitation des étables, l’acquisition de fourrage et autres besoins liés à l’élevage. Ce soutien vise à renforcer l’autonomie alimentaire du pays, tout en dynamisant l’économie rurale à travers la promotion de l’importation ciblée de vaches et de chèvres.
Par ailleurs, le ministre n’a pas éludé les défis environnementaux et sanitaires liés à l’importation de vaches et de chèvres en Algérie. En effet, certains animaux importés peuvent être sensibles à des pathologies spécifiques, en raison d’une immunité insuffisamment développée. C’est pourquoi le ministère veille, à travers ses services spécialisés, à l’application rigoureuse des programmes de couverture sanitaire. Dès leur arrivée en Algérie, les vaches et les chèvres importées sont automatiquement vaccinées dans les centres de quarantaine. Elles bénéficient d’un suivi sanitaire continu jusqu’à leur transfert vers les exploitations agricoles.
La vaccination gratuite est assurée contre un éventail de maladies courantes : peste des petits ruminants, variole pour les ovins, fièvre aphteuse et rage pour les bovins, entre autres. Cette politique sanitaire contribue à sécuriser l’importation de vaches et de chèvres, tout en préservant la santé du cheptel local.