Le marché automobile en Algérie continue d’alimenter les débats et les préoccupations des citoyens, des concessionnaires et des acteurs économiques. Le député Tahar Ben Ali a récemment interpellé le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, à travers une question écrite, soulevant plusieurs interrogations sur la politique d’importation des véhicules de tourisme et utilitaires en Algérie. Cette intervention parlementaire met en lumière une problématique qui persiste depuis plusieurs années et qui ne semble pas près d’être résolue.
Selon le député du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), le marché automobile algérien traverse une phase de perturbation prolongée, marquée par une offre insuffisante face à une demande en hausse constante. Il attribue cette situation principalement à l’absence de délivrance des licences d’importation aux entreprises agréées, créant ainsi un déséquilibre notable. Ce constat est partagé par de nombreux citoyens qui peinent à acquérir un véhicule à un prix raisonnable en raison de la flambée des tarifs et de la rareté des modèles disponibles.
Le parlementaire souligne également que les entreprises locales impliquées dans la fabrication et l’assemblage des véhicules n’ont pas encore la capacité de répondre aux besoins du marché national. Malgré les efforts déployés pour encourager l’industrialisation du secteur, les résultats tardent à se faire sentir. En conséquence, les consommateurs algériens se retrouvent dans une impasse, contraints de patienter ou de se tourner vers le marché de l’occasion où les prix atteignent des sommets inédits.
Face à cette situation, Tahar Ben Ali a sollicité des éclaircissements de la part du ministère de l’Industrie. Il demande des précisions sur les mesures qui seront mises en place pour faciliter l’importation des véhicules en 2025 en Algérie et, surtout, sur la date à laquelle ces licences seront délivrées. Son objectif est de garantir un approvisionnement suffisant du marché national afin de rééquilibrer l’offre et la demande et de contenir la spéculation qui gangrène le secteur.
De son côté, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a déjà évoqué à plusieurs reprises la volonté du gouvernement de structurer et de développer une véritable industrie mécanique en Algérie. Il a insisté sur le fait que la priorité est donnée à la création d’une base industrielle solide, avec un taux d’intégration locale élevé, afin de réduire progressivement la dépendance aux importations.
Par ailleurs, le ministre a rappelé que le système actuel d’importation des véhicules a été conçu comme une solution temporaire en attendant la montée en puissance de la production locale. Il a confirmé que l’importation des voitures se poursuit depuis le début de l’année 2023, avec l’octroi d’agréments à 24 concessionnaires. Grâce à ces autorisations, plus de 227 000 véhicules ont pu être introduits sur le marché national, permettant ainsi d’atténuer partiellement la crise d’approvisionnement.
Cependant, ces chiffres ne suffisent pas à rassurer les citoyens et les professionnels du secteur. La demande en véhicules ne cesse d’augmenter et les prix restent hors de portée pour de nombreux acheteurs. Les concessionnaires, quant à eux, expriment leur frustration face aux délais administratifs et aux restrictions qui freinent l’arrivée massive de nouveaux modèles.
Le débat autour de l’importation des véhicules en Algérie est loin d’être clos. Si le gouvernement mise sur le développement de l’industrie automobile locale, les consommateurs attendent des solutions concrètes et immédiates pour répondre à leurs besoins. La question posée par le député Tahar Ben Ali reflète ainsi une préoccupation généralisée et met la pression sur le ministère de l’Industrie pour qu’il apporte des réponses claires et des actions tangibles dans les mois à venir. D’ici là, le marché reste suspendu aux décisions des autorités, avec l’espoir que l’année 2025 apporte enfin des avancées significatives dans ce dossier sensible.
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