La question de l’importation des véhicules continue de susciter de vives inquiétudes chez les particuliers en Algérie, notamment dans la capitale Alger, où les retards enregistrés dans la livraison de voitures neuves ou de moins de trois ans importées atteignent parfois dix jours. L’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a fait savoir ce jeudi 21 août que cette situation touche un grand nombre de propriétaires ayant engagé des démarches administratives pour réceptionner leurs véhicules, et que ces délais s’expliquent en grande partie par la lenteur des procédures. L’APOCE s’appuie sur deux correspondances officielles adressées par les députés Abdelkader Berriche et Rabah Belkhiri, lesquels ont interpellé directement le gouvernement sur la problématique des retards que connaissent les opérations d’importation et de livraison des véhicules stationnés dans les ports, en particulier dans la wilaya d’Alger.
Les parlementaires expliquent que la principale cause de cette galère réside dans le manque de structures de contrôle technique. La wilaya d’Alger, par exemple, ne dispose que d’un seul centre capable de traiter environ 100 véhicules par jour, alors que le nombre de véhicules importés qui y arrivent quotidiennement dépasse largement les 2.000 unités. Cette disproportion entre la demande et la capacité réelle de traitement entraîne inévitablement une accumulation de dossiers et une attente prolongée pour les propriétaires. Ceux-ci se trouvent ainsi contraints de patienter plusieurs jours, voire jusqu’à 10 jours, avant de pouvoir récupérer leurs véhicules, un délai qui peut leur coûter cher, puisqu’au-delà de cette période ils s’exposent automatiquement à des amendes supplémentaires, et ce même si le retard ne dépend pas de leur volonté.
Les députés soulignent que la situation dans la capitale Alger est emblématique d’un problème national plus large lié à l’importation des véhicules. Ils dénoncent un système qui, faute de moyens humains et techniques, ouvre la voie à certaines pratiques abusives. En effet, de longues files d’attente sont régulièrement observées devant les centres de contrôle technique, où les propriétaires des véhicules importés doivent patienter sans garanties, alors que le nombre limité d’experts des mines disponibles ne permet pas de faire face à l’ampleur de la demande. Cette carence favorise l’apparition d’opportunistes qui profitent des lenteurs pour imposer aux citoyens des solutions alternatives non officielles et souvent coûteuses.
Les lenteurs ne concernent pas seulement le contrôle technique. Les parlementaires pointent également du doigt les procédures de dédouanement jugées longues, complexes et changeantes par rapport aux années précédentes. Autrefois, rappellent-ils, les propriétaires pouvaient récupérer leurs véhicules directement après l’étape du dédouanement et accomplir les démarches administratives restantes ultérieurement. Aujourd’hui, ces procédures ont été modifiées, imposant davantage de formalités et donc de délais supplémentaires. Pour les députés, ces changements aggravent la situation et placent les citoyens face à une véritable galère administrative, surtout dans la wilaya d’Alger, où l’importation des véhicules est la plus importante.
Dans leurs correspondances, Abdelkader Berriche et Rabah Belkhiri appellent le gouvernement à intervenir en urgence afin d’apporter des solutions concrètes et rapides. Ils proposent plusieurs mesures, parmi lesquelles l’accélération et la simplification des procédures douanières, l’augmentation du nombre de centres et de points de contrôle technique, ainsi que le renforcement des effectifs d’experts des mines, indispensables pour inspecter les véhicules et fluidifier le processus.
Les députés suggèrent également des mesures immédiates pour désengorger la situation dans l’attente d’une réforme plus profonde. Ils demandent notamment le prolongement des horaires de travail des centres de contrôle technique jusqu’à 19 h, afin de permettre le traitement d’un plus grand nombre de dossiers chaque jour. Ils réclament aussi une révision des amendes imposées aux propriétaires, afin que ces derniers ne soient pas pénalisés financièrement pour des retards administratifs qui échappent totalement à leur responsabilité. Enfin, ils préconisent un retour aux anciennes procédures de gestion jugées plus souples, plus rapides et surtout plus équitables.