Dans une allocution marquante prononcée ce dimanche à l’occasion d’une rencontre avec les opérateurs économiques, le Président Abdelmadjid Tebboune a révélé une série de décisions majeures qui redessinent le paysage économique et commercial de l’Algérie. Trois annonces distinctes de Tebboune ont retenu l’attention, chacune traduisant un engagement clair à renforcer la souveraineté économique de l’Algérie, à réduire la dépendance à l’importation et à stimuler la production locale.
Parmi ces mesures actés par le président algérien, la dissolution de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) marque un premier tournant décisif. Le chef de l’État a été catégorique : « Algex est terminée… Vous ne le retrouverez plus à l’avenir », a-t-il déclaré, propos relayés sur la page Facebook officielle de la Présidence de la République.
Cette agence, historiquement sous la tutelle du ministère du Commerce et de la régulation du marché, était chargée de promouvoir les exportations hors hydrocarbures tout en délivrant les autorisations d’importation. Sa disparition pourrait bien traduire une volonté de simplification des circuits bureaucratiques, mais aussi un repositionnement stratégique de l’Algérie dans ses échanges internationaux.
Ce changement témoigne également d’une volonté de limiter la présence d’intermédiaires administratifs dans la régulation commerciale, pour privilégier un contrôle plus direct et centralisé.
Dans la même dynamique, le président Tebboune a tranché sur une autre question très suivie : l’importation de la pomme de terre en Algérie. Il a souligné de manière ferme qu’il est hors de question pour l’Algérie d’avoir recours à l’importation de ce produit de base. « Il est honteux que le Président de la République parle d’un produit comme la pomme de terre et de son prix. Personne ne me forcera à en importer. Nous devons en réguler les prix », a-t-il affirmé devant les opérateurs économiques.
À travers cette déclaration, le président rappelle l’importance de la régulation du marché intérieur et l’encouragement de la production locale. En toile de fond, cette posture s’inscrit dans une stratégie plus large de consolidation de l’autosuffisance alimentaire. En effet, Tebboune a également fait savoir que l’Algérie avait réalisé cette année une économie de 1,2 milliard de dollars, tout en atteignant un taux d’autosuffisance de 81 % en blé dur, un chiffre qui reflète les progrès notables enregistrés dans le secteur agricole.
La troisième décision énoncée par le président Tebboune concerne la lutte contre les opérations d’importation injustifiées. Il a insisté sur la nécessité de tenir pour responsables tous ceux qui continuent à importer des produits depuis l’étranger alors que des équivalents sont déjà fabriqués localement et s’entassent dans les entrepôts. Ce type de pratiques est jugé inacceptable dans un contexte où l’objectif national est de stimuler la production algérienne. Le président a rappelé que l’Algérie, avant le Hirak de 2019, importait pour un total de 60 milliards de dollars.
Ce chiffre a depuis été réduit de façon structurelle et durable à 40 milliards, et tout est mis en œuvre pour faire baisser davantage cette facture. Il s’agit là d’un effort stratégique de long terme, destiné à libérer le pays de la dépendance chronique aux importations et à relancer l’économie à travers des investissements ciblés et une production locale diversifiée.
Le président a également fixé un objectif ambitieux : atteindre un produit intérieur brut de 400 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2027. Il a appelé à une mobilisation collective, impliquant aussi bien les opérateurs nationaux présents lors de cette rencontre que ceux établis à l’étranger. L’implication de la diaspora est perçue comme un levier essentiel pour injecter des capitaux, des idées et des technologies dans l’économie nationale.
Enfin, Abdelmadjid Tebboune a révélé que 13 700 projets d’investissement, représentant une valeur de six milliards de dinars, ont été enregistrés dans le domaine économique. Cette dynamique illustre la volonté des autorités d’encourager les initiatives privées et de faciliter l’émergence de nouveaux pôles de croissance à travers le territoire.
Dans son discours de clôture, le président a précisé que cette rencontre est appelée à devenir annuelle, symbole d’un dialogue permanent avec les acteurs économiques. Il a également souligné que la première mandature, marquée à la fois par des espoirs et les difficultés liées à la pandémie, appartient désormais au passé.
Une nouvelle phase s’ouvre avec l’ambition claire de hisser l’Algérie parmi les économies émergentes.
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