L’approche de l’Aïd El Adha suscite chaque année une montée en flèche des prix du mouton, une réalité qui pèse lourdement sur les ménages algériens. Conscient de cette problématique récurrente, le président Abdelmadjid Tebboune a pris une décision forte : il a acté l’importation de 1 million de moutons, tout en exigeant un encadrement stricte des opérations pour garantir des prix accessibles. En effet, Tebboune a exigé l’établissement d’un plafond de prix et un contrôle rigoureux de toute la chaîne d’importation et de distribution.
L’objectif de cette mesure de Tebboune sur l’importation est double. D’une part, elle vise à éviter la spéculation qui, à l’approche de l’Aïd, transforme le marché du mouton en un terrain de jeu pour les revendeurs opportunistes. D’autre part, elle permet de répondre à la forte demande en garantissant un approvisionnement suffisant et à des tarifs maîtrisés. Pour y parvenir, une consultation internationale sera lancée afin de négocier directement avec des pays capables de fournir jusqu’à un million de têtes de bétail. Cette procédure sera encadrée par un cahier des charges précis, définissant notamment un prix plafond afin d’empêcher toute inflation artificielle.
Le ministre de l’Agriculture a reçu pour mission de finaliser ce cahier des charges dans les plus brefs délais. Une fois validé, il permettra de lancer les premières importations sous supervision étatique. L’une des mesures phares consiste à confier cette opération à des organismes publics spécialisés dans la filière ovine. Ces établissements auront pour rôle d’assurer un suivi strict, depuis l’achat des moutons jusqu’à leur vente finale aux consommateurs. Cette approche vise à empêcher tout détournement ou manœuvre spéculative qui pourrait faire grimper les prix.
Mais la régulation ne s’arrête pas à l’importation. Pour garantir un accès équitable à tous, le gouvernement a également décidé de revoir les circuits de distribution. Ainsi, la vente des moutons se fera via des coopératives publiques présentes dans les différentes wilayas, en coordination avec les autorités locales. De plus, les institutions, entreprises et autres organismes disposant de services d’œuvres sociales auront la possibilité de proposer du bétail à leurs employés à des prix encadrés. Cette mesure permettra d’atteindre un maximum de foyers, tout en évitant une concentration excessive des ventes entre les mains d’un petit groupe de commerçants.
Cette initiative marque une nouvelle étape dans la politique du gouvernement visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Depuis plusieurs années, la question des prix du mouton lors de l’Aïd est devenue un sujet sensible. Entre les fluctuations du marché, les contraintes logistiques et la spéculation, de nombreuses familles peinent à acquérir un mouton pour le sacrifice. En mettant en place cette opération spéciale, l’État envoie un signal fort : celui d’une volonté de réguler le marché pour éviter toute flambée incontrôlée des tarifs.
Dans un souci de pérennité, le président Tebboune a également demandé l’organisation d’un salon national dédié aux petits éleveurs de bétail. Cette initiative vise à valoriser l’élevage local et à encourager les investissements dans ce secteur. En effet, si l’importation permet une régulation immédiate des prix, la solution à long terme repose sur une production nationale suffisante. Renforcer le cheptel, améliorer les conditions d’élevage et inciter les agriculteurs à investir dans la filière ovine sont des éléments essentiels pour garantir un marché plus stable et mieux structuré.
L’Algérie possède un immense potentiel en matière d’élevage. Avec des territoires vastes et des conditions climatiques favorables, le pays pourrait largement couvrir ses besoins en viande ovine sans avoir recours à l’importation. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière d’alimentation animale, de logistique et de modernisation des infrastructures d’élevage. La politique actuelle, en plus de garantir un Aïd El Adha accessible pour tous, cherche également à poser les bases d’un développement durable de la filière ovine.
Au-delà de la question économique, cette opération revêt également une dimension sociale importante. L’Aïd El Adha est une fête à forte valeur symbolique, marquée par le partage et la solidarité. Assurer un accès équitable au mouton du sacrifice est une priorité pour éviter que certaines familles ne soient exclues de cette tradition. L’encadrement strict de l’importation et de la distribution permet ainsi de préserver cet aspect fondamental de la célébration.
Alors que le compte à rebours avant l’Aïd a déjà commencé, les prochaines semaines seront décisives pour la mise en œuvre de cette opération. Les discussions avec les fournisseurs internationaux, la finalisation du cahier des charges et la mise en place des circuits de vente seront autant d’étapes clés à suivre de près. Les citoyens, quant à eux, attendent avec impatience les premiers résultats concrets de cette initiative, espérant que cette année, le mouton du sacrifice sera enfin à la portée de tous.
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