Après une période difficile marquée par une paralysie presque totale des opérations d’importation, le secteur de la céramique espagnole amorce une reprise significative sur le marché algérien. La levée des restrictions commerciales en novembre 2024 a joué un rôle clé dans cette relance. Les données récentes illustrent un redémarrage des activités, qui apporte une bouffée d’air frais aux exportateurs espagnols, particulièrement ceux spécialisés dans les produits liés à l’industrie de la céramique.
Selon le Conseil des chambres de la Communauté valencienne, 517 certificats d’origine ont été délivrés pour des exportations vers l’Algérie en 2024. Ce chiffre impressionnant contraste fortement avec les 154 certificats enregistrés en 2023, mettant en lumière une hausse spectaculaire qui s’est concentrée sur les deux derniers mois de l’année. Une grande partie de ces documents concerne des frittes, des émaux et des machines, des produits stratégiques pour la province de Castellón, qui est au cœur de la céramique espagnole. En décembre seulement, 86 certificats ont été attribués, un signe concret de la reprise des échanges après deux années de tensions économiques.
Les associations professionnelles espagnoles, comme l’Asebec (Association des fabricants de machines pour l’industrie céramique) et l’Anffecc (qui regroupe les producteurs de frittes, d’émaux et de couleurs céramiques), voient dans cette reprise une opportunité cruciale pour retrouver le dynamisme du marché algérien. Avant la crise de 2022, l’Algérie représentait un marché clé, avec des exportations atteignant environ 20 millions d’euros par an pour les machines céramiques. Ce potentiel, qui avait été durement affecté par la suspension des échanges, semble désormais à portée de main pour les entreprises espagnoles.
Relance de l’importation en Algérie : des défis se présentent
Malgré cette relance prometteuse, les défis restent nombreux. La Chambre de commerce de Valence a rappelé que les exportateurs espagnols devront redoubler d’efforts pour reconquérir les parts de marché perdues au profit d’autres fournisseurs européens tels que l’Italie, le Portugal et la Turquie. Pendant la suspension des échanges en 2022, ces pays ont su tirer parti de la situation pour renforcer leur position sur le marché algérien.
Les statistiques relative à l’importation en Algérie pour l’ensemble de l’année 2024 montrent encore l’ampleur des pertes subies par le secteur. Entre janvier et octobre, les exportations espagnoles de frittes, d’émaux et de machines céramiques vers l’Algérie ne représentaient que 78 000 euros, une chute vertigineuse par rapport aux 130 millions d’euros enregistrés en 2021. Cependant, les derniers mois de 2024 ont marqué un tournant. En novembre, les exportations ont atteint 2 millions d’euros, et les perspectives pour 2025 sont optimistes. Les experts du secteur estiment que les chiffres pourraient continuer à grimper, soutenus par la reprise des relations bilatérales.
Cette relance a été rendue possible grâce à la levée des restrictions commerciales, une décision prise après une longue période de tensions diplomatiques. La suspension du traité d’amitié entre l’Espagne et l’Algérie en juin 2022 avait mis un frein brutal aux échanges entre les deux pays. Le secteur de la construction, dépendant des importations de produits céramiques, avait particulièrement souffert de cette situation. Pendant cette période, l’Algérie s’était tournée vers d’autres partenaires européens, notamment l’Italie, pour combler ses besoins.
Aujourd’hui, avec la normalisation des relations commerciales, le secteur de la céramique espagnole semble retrouver sa place sur le marché algérien. Bien que les chiffres définitifs pour 2024 ne soient pas encore publiés, la tendance positive observée en novembre et décembre laisse entrevoir une reprise durable. Les entreprises espagnoles redoublent d’efforts pour regagner la confiance des partenaires algériens et renforcer leurs positions.
Pour 2025, les prévisions sont encourageantes. Les exportateurs espagnols espèrent que cette année marquera un véritable retour à la normale, non seulement en termes de volumes, mais aussi en ce qui concerne les relations de confiance entre les deux pays. La céramique espagnole, qui a toujours été un produit phare sur le marché algérien, semble bien partie pour reprendre son élan, soutenue par une stratégie renouvelée et des efforts soutenus pour surmonter les défis.
Ce redressement témoigne de la résilience des acteurs du secteur et de l’importance de l’Algérie comme partenaire stratégique pour l’Espagne. Si les entreprises parviennent à maintenir cet élan, 2025 pourrait marquer une année de renouveau pour le commerce bilatéral, avec des perspectives prometteuses pour l’industrie de la céramique espagnole.
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