La France fait son grand retour en Algérie avec une dynamique commerciale renforcée, marquée par des investissements stratégiques dans les infrastructures portuaires du pays, visant à faciliter les importations. L’un des développements les plus remarquables ces derniers jours a été la reprise des escales de la compagnie maritime danoise Maersk Algérie au port d’Annaba. Ce retour, après plusieurs années d’absence, est une étape importante pour le secteur maritime algérien, en particulier pour le port d’Annaba, qui a vu son rôle renforcé dans la dynamique de commerce international de l’Algérie.
Le 27 janvier 2025, le port d’Annaba a accueilli le navire M/V RS LISA, en provenance du Portugal, transportant 79 conteneurs. Cette escale symbolique marque le retour officiel de Maersk, leader mondial du transport de conteneurs. Ce n’est pas simplement un événement logistique, mais une étape marquante dans la redynamisation du trafic portuaire algérien. L’entreprise portuaire d’Annaba (EPAn), dirigée par Ali Boulaârès, a mis en place des mesures spécifiques pour garantir un accueil optimal pour Maersk et anticiper d’autres escales à venir. Ce renforcement des capacités portuaires s’accompagne d’une série d’améliorations visant à augmenter l’efficacité du port, comme l’installation de solutions électroniques pour faciliter les paiements à distance, ce qui constitue un atout pour les opérateurs économiques.
Dans cette même dynamique, la France, à travers la société CMA CGM, a également annoncé la mise en place d’un nouveau service maritime baptisé « Intramed Egal ». Ce service reliera les ports du bassin méditerranéen, dont celui d’Annaba, en Algérie, mais aussi ceux de Skikda, Djen-Djen (Jijel) et Oran. Ce lancement, prévu pour le 12 février 2025, représente un nouvel axe stratégique pour la France en Algérie, avec la mise en place d’un transport maritime régulier assuré par quatre navires spécialisés dans le transport de conteneurs. Ce service est destiné à renforcer les liens commerciaux entre l’Algérie et les autres pays de la région méditerranéenne, permettant ainsi une meilleure fluidité du commerce extérieur.
Le port d’Annaba a connu une croissance significative en 2024, atteignant un trafic global de 7,417 millions de tonnes, soit une hausse de 18,03 % par rapport à l’année précédente. Les importations ont progressé de 5 % pour atteindre 2,78 millions de tonnes, tandis que les exportations ont connu une véritable explosion, bondissant de 50 % pour atteindre 4,638 millions de tonnes. Cette augmentation des importations est le fruit d’un environnement logistique et commercial en constante évolution. La croissance continue de ce secteur stratégique pour l’Algérie repose également sur un certain nombre d’initiatives importantes destinées à renforcer l’attractivité du port d’Annaba et à améliorer ses performances.
L’un des projets clés en cours est la démolition de l’ancienne centrale de Sonelgaz, un chantier qui permettra de récupérer un espace stratégique pour le trafic des conteneurs à l’exportation. Cette extension sera bénéfique pour la compétitivité du port et améliorera le flux des marchandises. Ces améliorations infrastructurelles ont pour objectif d’augmenter l’efficacité et la rapidité des opérations portuaires, réduisant ainsi les coûts et optimisant les délais.
Par ailleurs, la mise en place du paiement électronique à distance représente un progrès majeur pour l’optimisation des transactions commerciales et portuaires. Les opérateurs économiques pourront ainsi effectuer leurs paiements plus rapidement et éviter les longs délais d’attente, ce qui constitue un véritable atout pour la fluidité des échanges commerciaux. Cette réforme vise également à renforcer la compétitivité du port d’Annaba sur le marché international.
Le port d’Annaba a également entrepris une réorganisation interne pour améliorer la gestion des navires et éviter les problèmes de surestaries. Le cas du navire BERG SHARI, qui a séjourné pendant plus d’un mois au port, a illustré l’importance de ces réformes. Cette situation avait généré des coûts supplémentaires pour le Trésor public, ce qui avait mis en évidence la nécessité de réorganiser la gestion portuaire et d’améliorer l’efficacité des opérations. Le changement stratégique à la tête de la direction de la manutention a permis de mieux gérer ces situations et de réduire les pertes financières.
Toutes ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de modernisation du secteur maritime algérien. Avec la nomination récente de Saïd Sayoud au poste de ministre des Transports, de nouvelles réformes et initiatives devraient continuer à être mises en place pour renforcer la compétitivité des ports algériens, en particulier celui d’Annaba, tout en améliorant les relations commerciales entre l’Algérie et ses partenaires internationaux, notamment la France.
Le retour de la France, et plus précisément des entreprises françaises comme CMA CGM, dans le port d’Annaba et la reprise des escales de Maersk, témoignent du renouveau de ce secteur stratégique pour l’économie algérienne. Avec des infrastructures modernisées, une gestion optimisée et un environnement propice aux échanges, l’Algérie semble prête à jouer un rôle de plus en plus important dans le commerce maritime international.
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