L’indice mondial de la faim pour 2024, récemment publié par des organisations internationales telles que la FAO et le Programme alimentaire mondial, met en lumière une situation alarmante : des millions de personnes à travers le monde continuent de souffrir de la faim. L’Afrique, notamment, reste le continent le plus touché par ce fléau, avec des inégalités marquées entre les pays. Dans ce contexte, l’Algérie se démarque par une situation alimentaire stable et un niveau de famine bas, mais elle n’est pas totalement à l’abri des défis liés à la sécurité alimentaire.
Le rapport révèle qu’un dixième de la population mondiale est confronté à des niveaux critiques de sous-alimentation, en grande partie à cause de conflits prolongés, d’instabilités politiques, de crises économiques et des impacts du changement climatique. En Afrique, où un cinquième des habitants vit sous le seuil de la faim, certains pays arabes se trouvent dans une situation particulièrement critique. Des nations comme la Somalie et le Yémen figurent parmi les plus touchées, avec des taux de famine qui atteignent des proportions catastrophiques. Les conséquences des conflits armés, couplées aux sécheresses et aux crises économiques, ont réduit l’accès à des systèmes alimentaires durables pour des millions de personnes.
En Somalie, la situation est désastreuse : plus de 50 % de la population souffre de la faim. Des décennies de guerre civile, exacerbées par des épisodes de sécheresse répétés, ont plongé ce pays dans une crise humanitaire sans précédent. Le Yémen, autre pays gravement affecté, voit près de 40 % de ses habitants confrontés à l’insécurité alimentaire aiguë, conséquence directe d’un conflit qui a dévasté les infrastructures et les moyens de subsistance. La Syrie, quant à elle, continue de subir les répercussions d’une guerre de longue durée, avec un tiers de sa population en situation de famine. Ces cas mettent en évidence l’impact dévastateur des crises prolongées sur la sécurité alimentaire.
Famine : l’Algérie fait mieux que le Maroc et la Tunisie
Face à ce tableau sombre, l’Algérie se distingue dans une région marquée par les défis alimentaires. Selon l’indice, seulement 2,5 % de la population algérienne est concernée par la faim, un chiffre nettement inférieur à la moyenne régionale. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment des politiques publiques visant à garantir la disponibilité des produits de première nécessité, des subventions alimentaires substantielles, et une production agricole diversifiée. Néanmoins, le pays n’est pas exempt de problèmes, comme en témoignent les tensions sociales occasionnelles autour des prix des denrées alimentaires, en particulier lors des crises économiques ou des périodes de sécheresse.
Les voisins de l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, font également face à des défis alimentaires importants, bien que dans une moindre mesure. En Tunisie, environ 3,2 % de la population est affectée par la faim. Les difficultés économiques rencontrées ces dernières années ont fragilisé l’accès des ménages à une alimentation suffisante et nutritive. Au Maroc, ce pourcentage est plus élevé, atteignant 6,9 %. Les sécheresses récurrentes, combinées à une hausse des prix des denrées alimentaires, pèsent lourdement sur les ménages les plus vulnérables, en particulier dans les zones rurales.
La crise alimentaire mondiale a des répercussions profondes et variées. Au niveau humanitaire, la malnutrition entraîne des retards de croissance chez les enfants, une augmentation des maladies liées à l’insuffisance alimentaire et une mortalité accrue, notamment chez les populations les plus fragiles. Les systèmes de santé, souvent déjà sous pression, peinent à répondre aux besoins croissants engendrés par la faim. Sur le plan économique, les crises alimentaires affectent les marchés locaux, réduisent la productivité et aggravent la pauvreté. Politiquement, l’insécurité alimentaire peut alimenter des troubles sociaux, des conflits et des migrations forcées, exacerbant encore les inégalités.
L’Algérie, bien que mieux lotie que ses voisins ou d’autres pays africains, doit rester vigilante face à ces défis. Les changements climatiques, les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés mondiaux peuvent fragiliser rapidement les acquis en matière de sécurité alimentaire. Le pays devra continuer à investir dans des systèmes agricoles résilients, promouvoir une gestion durable des ressources naturelles et renforcer ses infrastructures pour assurer un accès équitable à la nourriture pour tous.
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