Influenceur algérien, France : la justice prend une nouvelle décision

influenceur algérien CRA

L’affaire de l’influenceur algérien connu sous le nom de « Doualemn » continue de susciter de vives réactions tant en France qu’en Algérie. Âgé de 59 ans, cet agent d’entretien devenu une personnalité controversée sur les réseaux sociaux est actuellement maintenu en rétention au Centre de Rétention Administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. La décision a été prise après une série de rebondissements juridiques, notamment après que le tribunal administratif de Paris ait suspendu son expulsion vers l’Algérie, une affaire qui pourrait avoir des conséquences sur la relation diplomatique entre les deux pays.

La rétention de « Doualemn » a été prolongée de 26 jours, après que le juge des libertés ait tranché en faveur du maintien de l’influenceur au CRA. Cette décision survient après un précédent jugement du tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu son expulsion. Les juges ont estimé que la procédure d’expulsion d’urgence engagée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’était pas suffisamment justifiée. Le tribunal a considéré que la présence de « Doualemn » en France ne représentait pas une menace immédiate pour l’ordre public, soulignant que ni l’autorité judiciaire ni les instances compétentes n’avaient jugé nécessaire de le placer sous détention provisoire ou sous contrôle judiciaire.

La défense de l’influenceur algérien, représentée par les avocates Me Marie David-Bellouard et Me Julie Gonidec, a annoncé qu’elles feront appel de la décision, demandant un réexamen de la situation par la cour de Paris. Selon les avocates, la rétention prolongée est injustifiée et représente une violation des droits fondamentaux de leur client. Elles s’appuient sur la suspension de son expulsion par le tribunal administratif pour contester le maintien de la rétention. L’affaire a pris une tournure plus complexe après la publication d’une vidéo sur le réseau social TikTok, dans laquelle « Doualemn » aurait tenu des propos interprétés comme une incitation à la violence à l’égard d’un opposant au régime algérien.

La vidéo controversée, qui a circulé largement sur les réseaux sociaux, a été au centre des accusations portées contre l’influenceur. Les autorités françaises ont d’abord présenté les propos de « Doualemn » comme un appel au meurtre, mais la justice a rapidement précisé que le contenu de la vidéo constituait plutôt une incitation à « attraper » un individu et à lui infliger une « correction sévère ». Ce message a été interprété comme une menace grave à l’ordre public, justifiant en partie la demande d’expulsion. Cependant, le tribunal administratif a souligné que bien que ces faits représentent une menace, la procédure utilisée pour expulser « Doualemn » ne répondait pas aux critères d’urgence absolue.

En attendant le réexamen de la situation, « Doualemn » est maintenu en rétention administrative, dans l’attente de son procès prévu pour le 24 février prochain. Cette situation a mis en lumière la complexité de la gestion des étrangers en situation irrégulière ou sous surveillance en France, notamment lorsqu’ils sont impliqués dans des affaires de discours en ligne pouvant affecter l’ordre public. Bien que le tribunal ait rejeté la suspension de son titre de séjour, il a précisé que l’expulsion devait se faire dans le cadre d’une procédure ordinaire, ce qui laisse entendre que l’influenceur algérien pourrait encore se défendre légalement contre l’annulation de son titre de séjour.

Le ministère de l’Intérieur a désormais un mois pour réexaminer la procédure d’expulsion et décider des suites à donner à cette affaire. La question de l’expulsion d’individus pour des propos jugés incitatifs à la violence ou à la haine devient un enjeu majeur dans le contexte des débats sur la liberté d’expression et les mesures de sécurité publiques. Si l’expulsion de « Doualemn » est décidée, elle pourrait alimenter des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, car ce type de décision n’est jamais sans conséquence pour les relations bilatérales. En effet, les autorités algériennes surveillent de près cette situation, ce qui pourrait rendre le dossier encore plus sensible.

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