Dans une démarche stratégique visant à renforcer son développement économique tout en consolidant les liens avec ses ressortissants à l’étranger, l’Algérie a mis en œuvre plusieurs mécanismes innovants pour encourager l’investissement de sa diaspora. Le gouvernement algérien souhaite transformer le potentiel humain et financier de la communauté algérienne établie hors du territoire national en un levier de croissance. Cette politique proactive s’est récemment illustrée à travers un webinaire organisé le 10 mai par l’ambassade d’Algérie à La Haye, aux Pays-Bas, en partenariat avec l’association Algerians Abroad.
L’événement a été marqué par la participation conjointe de Sofiane Chaïb, Secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger, et de Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. Tous deux ont réaffirmé la volonté politique de valoriser les compétences, les idées et les capitaux issus de la diaspora algérienne à travers des dispositifs ciblés favorisant l’investissement et la création de projets. La présence de nombreux entrepreneurs algériens installés aux Pays-Bas a permis un échange direct autour des opportunités concrètes en Algérie, des incitations gouvernementales et des facilités administratives nouvellement instaurées.
Lors de ce webinaire, les autorités algériennes ont révélé que 15 % des start-up actuellement actives en Algérie sont issues de la diaspora, un chiffre qui reflète l’engagement croissant de ces talents expatriés dans l’écosystème national. L’investissement, la diaspora et l’Algérie ont été évoqués comme des éléments interdépendants dans la dynamique de relance économique du pays. Sofiane Chaïb a mis en avant la nécessité d’approfondir cette relation de confiance avec les Algériens de l’étranger pour les inciter à s’impliquer davantage dans des initiatives entrepreneuriales à forte valeur ajoutée.
Le ministre Noureddine Ouadah, pour sa part, a détaillé les outils mis à disposition pour rendre plus fluide l’implantation des projets portés par la diaspora en Algérie. Il a notamment insisté sur les programmes d’accompagnement sur mesure qui permettent aux porteurs d’idées innovantes de bénéficier de mentorat, de formations et de connexions avec des partenaires locaux. L’État propose également un accès facilité aux dispositifs de financement dédiés aux start-up, en particulier dans les secteurs stratégiques tels que les technologies de l’information, les biotechnologies ou encore l’intelligence artificielle.
L’investissement de la diaspora en Algérie n’est plus perçu comme un simple transfert d’argent ou un engagement affectif, mais comme un pilier de la politique économique nationale. Dans ce sens, le pays s’est doté d’un maillage territorial d’incubateurs, de zones d’innovation et de pépinières d’entreprises pour permettre à chaque projet d’éclore dans un environnement propice. Ces structures, implantées dans les grandes villes comme dans les régions intérieures, sont conçues pour accueillir les idées de la diaspora et les transformer en entreprises durables générant de l’emploi et de la richesse.
Cette stratégie s’accompagne d’un ensemble d’incitations fiscales et de réformes administratives visant à créer un cadre d’investissement compétitif. Les mesures vont de l’allègement des procédures de création d’entreprise jusqu’à la simplification du rapatriement des capitaux et des bénéfices pour les investisseurs issus de la diaspora. L’objectif est clair : faire de l’Algérie un hub d’accueil pour les initiatives portées par ses ressortissants à l’étranger, et démontrer que l’investissement algérien peut se construire aussi depuis l’international.
Le Secrétariat d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger joue un rôle central dans cette dynamique. Il assure la coordination entre les différents ministères et institutions pour garantir une approche cohérente et efficace. En faisant le lien entre la diaspora, les acteurs économiques algériens et les autorités locales, cette institution permet d’articuler l’investissement venu de l’extérieur avec les priorités économiques internes.
Grâce à cette politique intégrée, l’Algérie entend faire de sa diaspora une source permanente d’innovation, d’investissement et de croissance. Les autorités espèrent que ce modèle attirera de nouveaux profils de la diaspora désireux d’investir en Algérie, en confiance et en toute sécurité. L’avenir dira si cette ambition parvient à se traduire durablement dans les indicateurs économiques, mais la mobilisation actuelle montre une volonté claire d’inscrire la diaspora au cœur du développement.