« J’aimerais bien qu’un jour on aille en Algérie violer » : des propos chocs tenus en France

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Le 29 septembre 2024, le collectif d’extrême droite Némésis a organisé un rassemblement à Paris pour rendre hommage à Philippine, une jeune femme de 19 ans, tragiquement violée et assassinée. Ce qui devait être un hommage « calme et digne » s’est rapidement transformé en un déferlement de racisme et de haine, révélant la nature profondément xénophobe de certains participants. Certains parmi ces derniers sont allés jusqu’à affirmer qu’ils souhaitaient aller en Algérie « pour violer ».

Les rassemblements de ce type attirent souvent des éléments aux opinions extrêmes, et celui-ci n’a pas fait exception. Parmi la foule, des slogans tels que « La France aux Français ! » et « Les prédateurs étrangers tuent nos petites Françaises ! » ont résonné. Une femme dans la foule a exprimé des propos inquiétants : « Aujourd’hui, l’immigration nous tue ! », tandis qu’une autre a déclaré de manière choquante : « J’aimerais bien qu’un jour on aille en Algérie violer. C’est dans leurs coutumes. » De tels commentaires ne font pas qu’enflammer la haine ; ils démontrent également un mépris total pour la dignité humaine et une incapacité à comprendre les complexités de la société moderne.

Le meurtre de Philippine a été attribué à Taha O., un Marocain de 22 ans, qui avait déjà un passé judiciaire pour viol et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Pour les manifestants, ce profil en fait un bouc émissaire idéal. Une femme a même demandé avec véhémence : « Donnez-moi une seule victime qui a été violée par un Jean-François ou par un Éric. C’est toujours dans ce sens ! » Ces propos illustrent à quel point l’extrême droite cherche à exploiter des tragédies personnelles pour alimenter une rhétorique qui divise et stigmatisé des groupes entiers.

Malgré la volonté officielle de Némésis de garder un ton « calme et digne », la haine raciste a pris le dessus. Annie, une participante d’un certain âge, a exprimé des idées rétrogrades en regrettant le départ des colonisateurs : « Ils nous volent et nous tuent. Nous avons été en Afrique du Nord pour construire, mais, du jour au lendemain, ils nous ont foutus à la porte. Nous devons en faire tout autant. » Ces réflexions font écho à une nostalgie pour un passé colonial que beaucoup tentent de remettre en question aujourd’hui.

Ce rassemblement, censé être un hommage à une jeune femme, s’est rapidement transformé en une plateforme pour exprimer des idées extrêmes. Certains participants ont même tenu des pancartes avec des messages provocateurs, tels que « Notre sœur tuée par un migrant », montrant comment le meurtre de Philippine est devenu un prétexte pour promouvoir des idées xénophobes.

Le racisme qui s’est manifesté lors de cet événement souligne une tendance plus large dans la société française. Les discours populistes et les mouvements d’extrême droite utilisent des événements tragiques pour légitimer des sentiments de peur et de colère, souvent en ciblant des communautés marginalisées. La frustration de certains membres de la foule était palpable. Une participante a déploré le manque de mobilisation en faveur de leur cause, contrastant ce rassemblement avec d’autres manifestations, qu’elle qualifie d’illégales, en référence aux manifestations suite aux décès d’Adama Traoré et de Nahel Merzouk.

Sur l’estrade, les organisateurs ont tenté de rester sur des thèmes moins explicites, bien que toujours empreints de racisme. Alice Cordier, présidente de Némésis, a affirmé : « Nous ne nous tairons plus ! » en appelant à une politique migratoire stricte et à l’application des obligations de quitter le territoire. Cela a été accueilli par un chœur de participants chantant la Marseillaise, des pancartes en main, réclamant l’expulsion des « violeurs étrangers ».

Dans cette atmosphère de colère et de frustration, des figures politiques d’extrême droite comme Stéphane Ravier et Florian Philippot se sont également joints au rassemblement. Ils ont renforcé le message de sécurité en affirmant que le droit européen empêchait la France d’agir contre l’immigration illégale. Cela montre comment l’extrême droite cherche constamment des boucs émissaires pour des problèmes sociaux complexes, mettant en avant des stéréotypes déformés et des généralisations dangereuses.

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