Ce vendredi 7 mars, François Bayrou, invité sur le plateau de CNEWS, a pris tout le monde de court en adoptant un ton résolument offensif à l’égard de l’Algérie. Alors qu’Emmanuel Macron prône l’apaisement dans la relation bilatérale, le Premier ministre a, lui, fait preuve d’une fermeté inhabituelle.
«Le gouvernement algérien a développé contre la langue française, contre la culture française, des politiques extraordinairement agressives. Est-ce que c’est normal pour des pays qui ont ensemble des accords super-privilégiés ?» a-t-il lancé, mettant en lumière une tension qui ne cesse de s’accentuer entre les deux pays.
Cette sortie médiatique, loin d’être anodine, s’inscrit dans un contexte où les relations franco-algériennes connaissent de nouveaux soubresauts. En cause, selon Bayrou, la politique du gouvernement algérien qui viserait à marginaliser la langue française et à réduire l’influence culturelle de la France en Algérie. Pour le Premier ministre, cela ne peut plus durer.
«Nous avons, avec l’Algérie, des accords super privilégiés, nous devons avoir du respect mutuel et en premier lieu le respect des accords. Il n’y a pas d’autre pays dans le monde qui ont avec la France des rapports aussi privilégiés», a-t-il rappelé, soulignant l’exceptionnalité de cette relation historique.
Mais derrière ce discours tranchant, se cache un ultimatum clair. François Bayrou a fixé un délai de 4 à 6 semaines pour que l’Algérie améliore la délivrance des laissez-passer consulaires, condition essentielle au bon fonctionnement des accords migratoires entre les deux pays. Passé ce délai, la France « pourrait revoir les termes des accords de 1968, voire les suspendre purement et simplement », selon le premier ministre français.
«Je ne laisserai pas faire. La situation du pays est trop grave pour que l’on se laisse aller à des situations nuisibles», a prévenu le Premier ministre, déterminé à ne pas céder face à ce qu’il considère comme une remise en cause des engagements bilatéraux.
Ces déclarations, qui contrastent avec la ligne plus mesurée du chef de l’État, interviennent alors que les relations diplomatiques entre Paris et Alger traversent une phase délicate. Emmanuel Macron, bien que conscient des différends, avait récemment exprimé son souhait d’apaiser les tensions et de renforcer la coopération avec l’Algérie, notamment dans le cadre des enjeux migratoires et économiques.
François Bayrou, lui, adopte une tout autre posture. Pour lui, les «blessures du passé» ne doivent pas justifier des politiques qu’il juge hostiles envers la France. «L’histoire l’explique, il y a eu des blessures très importantes des deux côtés, il y a beaucoup de nos compatriotes pour qui ceci est encore brûlant (…) et il ne faut pas mépriser ou sous-estimer les blessures qui ont été le résultat de ce drame», a-t-il reconnu, tout en appelant à un respect mutuel des engagements.
Derrière cette prise de position se joue une bataille politique aux multiples enjeux. En interne, François Bayrou tente d’imposer sa vision face à un Emmanuel Macron plus conciliant. À l’international, la France cherche à préserver son influence en Algérie tout en durcissant le ton sur des sujets sensibles comme la coopération migratoire.
Reste à savoir comment Alger réagira à cet avertissement. L’Algérie, qui a toujours affiché une posture de fermeté face aux pressions extérieures, pourrait ne pas apprécier cet ultimatum. Mais en lançant un tel avertissement, François Bayrou montre qu’il est prêt à aller jusqu’au bout, quitte à défier la ligne diplomatique d’Emmanuel Macron.
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