La JS Kabylie (JSK) traverse une période houleuse après les déclarations de son directeur général, Hakim Medane, à la suite du match face à l’ES Mostaganem. Cette rencontre, censée sceller la position de la JS Kabylie en haut du classement, a finalement débouché sur une vive polémique arbitrale. Hakim Medane, en sa qualité de dirigeant influent de la JSK, n’a pas mâché ses mots pour critiquer l’arbitre Gamouh, allant jusqu’à l’accuser d’avoir ôté à son équipe de précieux points dans la course à la Ligue des champions. Désormais convoqué par la Fédération algérienne de football (FAF), Hakim Medane s’expose à une sanction disciplinaire qui pourrait avoir un impact significatif sur l’organigramme de la JS Kabylie.
Le match disputé au stade Mohamed-Bensaïd devait permettre aux Jaune et Vert de conforter leur deuxième place qualificative pour la Ligue des champions d’Afrique. Les ambitions étaient grandes et l’espoir palpable. Mais l’issue du match, marqué par un arbitrage controversé, a transformé les attentes en frustration. Pour Hakim Medane, les décisions prises sur le terrain n’étaient pas uniquement discutables, mais symptomatiques d’une injustice récurrente à l’encontre de la JS Kabylie. Il a notamment dénoncé l’annulation d’un penalty accordé à Akhrib après recours à la VAR, ainsi que le manque de révision sur d’autres phases litigieuses, comme le but de Berkane supposément entaché d’une main, ou encore une agression non sanctionnée contre le joueur Lahmeri.
Très remonté, Hakim Medane a affirmé à la fin de la rencontre que l’arbitre Gamouh avait coûté à son équipe quatre points cette saison. Il a rappelé que lors du match aller contre la JS Saoura, les erreurs de ce même arbitre avaient déjà provoqué une perte de points cruciale. Selon lui, la direction de la JSK avait même adressé un courrier officiel à la Commission fédérale d’arbitrage (CFA) pour demander qu’il ne soit plus désigné pour les rencontres du club. Malgré cela, Gamouh a de nouveau officié un match décisif de la JS Kabylie, ce qui a nourri les soupçons de partialité exprimés par Hakim Medane.
Poursuivant dans sa critique, Hakim Medane a également évoqué les dernières semaines du championnat, parlant d’un mois entaché d’irrégularités arbitrales. « C’est une honte ce qui se passe dans notre football depuis un mois », a-t-il lancé, pointant du doigt ce qu’il considère comme des dérives nuisibles à l’équité sportive. Il est même allé plus loin en affirmant que certains individus œuvreraient à faire stagner la JSK dans une lutte perpétuelle pour le maintien. Cette déclaration, bien qu’ambiguë, sous-entend une forme de sabotage volontaire à l’encontre du club le plus titré d’Algérie.
La situation devient d’autant plus délicate que Hakim Medane a aussi évoqué son propre avenir au sein du club. Reconnaissant la pression et les tensions générées par ses propos, il a déclaré qu’il était prêt à se retirer si cela pouvait apaiser les choses ou servir les intérêts de la JS Kabylie. « Si on ne veut pas de moi, je partirai sans aucun problème », a-t-il dit, tout en dénonçant l’ambiance délétère qui règne autour du football national ces derniers temps.
Face à ces accusations publiques, la FAF a décidé d’intervenir. Le directeur général de la JSK devra s’expliquer devant la commission de discipline. Le code disciplinaire de la FAF prévoit plusieurs sanctions en cas d’atteinte à l’éthique sportive ou de comportement nuisant à l’image du football. Hakim Medane pourrait ainsi faire face à des sanctions allant d’un simple avertissement à une suspension pouvant aller de 2 à 6 mois, avec ou sans sursis, assortie d’une amende. Ces sanctions peuvent être alourdies si les propos sont considérés comme diffamatoires ou s’ils ont été relayés massivement dans les médias et sur les réseaux sociaux, ce qui est le cas ici.
Ce n’est pas la première fois qu’un dirigeant algérien est rappelé à l’ordre pour des critiques ouvertes contre les arbitres. Des précédents existent, certains responsables ayant écopé de suspensions allant jusqu’à six mois pour des propos similaires. Ce contexte pourrait peser lourd dans la balance, surtout si la commission estime que les accusations de Hakim Medane nuisent à la crédibilité des officiels du jeu.
Toutefois, l’issue de cette procédure dépendra également de l’attitude adoptée par Hakim Medane lors de son audition. Un ton conciliant, des excuses publiques ou une volonté affichée de tourner la page pourraient permettre d’alléger la sanction. À l’inverse, une posture offensive ou un refus de reconnaître l’impact de ses déclarations risquerait de renforcer la sévérité de la commission.