JSK – « On m’a craché au visage » : révélation choc de Benchikha 

Benchikha JSK

Abdelhak Benchikha, le désormais ex-entraîneur de la JS Kabylie (JSK), a fait des révélations bouleversantes suite à son départ inattendu du club. Après une victoire en Coupe d’Algérie contre l’ES Guelma (2-0), le technicien a choqué tout le monde en annonçant sa démission. Dans un entretien exclusif, Benchikha est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision radicale, un départ qui intervient alors que la JSK est en tête de la Ligue 1 Mobilis. Ce qui semblait être un succès partagé a vite pris une tournure dramatique à la suite de l’attitude de certains supporters et des pressions répétées.

Le départ de Benchikha de la JS Kabylie a pris tout le monde de court. Alors que son équipe se retrouvait en position favorable en championnat, l’annonce de sa démission a créé un véritable choc. En effet, beaucoup n’auraient pas imaginé qu’un tel départ puisse se produire alors que la JSK était en tête du classement. Toutefois, pour l’entraîneur, ce n’était pas une décision impulsive mais plutôt une suite d’événements qui l’ont amené à se retirer de son poste. « C’est une accumulation de faits hostiles à mon égard. J’ai toujours accepté les critiques mais de là à attenter à mon honneur et ma dignité, ça je l’accepterai jamais », a-t-il expliqué. Cette accumulation de tensions a trouvé son point culminant lors du match face à l’ES Guelma, à la mi-temps, lorsque certains supporters ont commencé à scander « Benchikha dégage ! ».

« Quand je me dirigeais tranquillement vers les vestiaires, une partie du public de la JSK a commencé à scander « Benchikha dégage ! » Je ne comprenais pas cette hostilité, surtout qu’on menait 2 buts à 0, sans parler de notre parcours en championnat qui reste positif quoi qu’on puisse dire. Mais ce n’est pas cela qui m’a dérangé le plus. J’étais choqué surtout par le comportement de quelques pseudo-supporters qui n’ont pas cessé de m’insulter et de me traiter de tous les noms d’oiseau avec virulence comme si j’étais le malheur de la JSK. Et comme j’ai tenté de raisonner l’un d’entre eux, il m’a carrément craché dessus. Cela ne m’est jamais arrivé. Je me suis senti blessé dans mon honneur. J’ai décidé alors de m’en aller. », détaille-t-il dans un entretien accordé à Compétition.

Le plus choquant dans cette histoire fut la réaction violente d’une partie du public, qui n’a pas hésité à insulter l’entraîneur et à l’humilier en lui crachant dessus. « J’étais choqué surtout par le comportement de quelques pseudo-supporters », confie Benchikha. Ce geste humiliant l’a profondément marqué, d’autant plus qu’il se sentait, à ce moment-là, respecté et en bonne voie avec ses résultats. Il souligne que la situation ne faisait que se dégrader au fil des mois, malgré des résultats plutôt positifs, tant en championnat qu’en Coupe.

Suite à l’incident, Benchikha a pris la décision de démissionner, un choix qu’il a partagé avec ses joueurs. Il a réuni son équipe après le match pour leur annoncer la nouvelle. « Ils étaient surpris et à la fois déçus. Ils ont tenté de me faire changer d’avis, mais en vain », raconte-t-il. Son départ a d’autant plus affecté les joueurs qu’ils avaient tissé un lien fort avec leur entraîneur. Malgré cela, Benchikha était ferme : sa décision était irrévocable. Bien que la direction du club, avec des figures comme Hakim Medane, ait essayé de le convaincre de revenir sur sa décision, il a maintenu sa position.

Le technicien précise qu’il n’a pas pris cette décision à la légère. « Ma démission est une conséquence d’une accumulation de comportements injustifiés à mon égard », explique-t-il. Pour lui, le problème ne réside pas dans les dirigeants du club, qu’il respecte profondément, mais dans une partie des supporters qui, dès son arrivée, ont affiché une hostilité à son égard. Il estime que ces supporters n’étaient pas prêts à accepter ses méthodes de travail, malgré des résultats satisfaisants. « Je n’aurais certainement pas eu droit au même traitement si j’avais été un entraîneur étranger », ajoute-t-il. L’une des raisons de cette hostilité pourrait être l’attente irréaliste de certains fans qui souhaitent que la JSK soit une équipe flamboyante immédiatement, sans prendre en compte le temps nécessaire à la construction d’une équipe solide.

Benchikha rejette aussi l’idée que son départ serait une fuite face à la pression. « J’ai tété la pression au biberon », répond-il fermement, se justifiant par son expérience dans de nombreux clubs à fort enjeu, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. « J’ai affronté la pression au CRB, au MCA, et dans des clubs internationaux comme le Club Africain, le Raja ou Berkane. Donc, ce n’est pas aujourd’hui que je vais fuir la pression », souligne-t-il. Pour lui, l’idée que son départ soit une fuite n’a aucun fondement. Au contraire, sa carrière témoigne d’une gestion réussie de pressions colossales tout au long de son parcours.

L’un des arguments souvent avancés par les supporters était la qualité de jeu de son équipe. Certains ont jugé que, malgré les moyens mis à disposition, l’équipe ne jouait pas à la hauteur des attentes. Mais pour Benchikha, ces critiques sont injustes. Il rappelle que, à son arrivée, la majorité de l’équipe était composée de jeunes joueurs, parfois inexpérimentés, et qu’il a dû faire face à des défis majeurs, notamment la blessure de son gardien numéro un, Gaya Merbah. « Un gardien représente 50% d’une équipe », indique-t-il, soulignant la difficulté de remplacer un joueur aussi déterminant. Benchikha affirme avoir dû adapter son dispositif en fonction des circonstances, et ce n’était pas toujours facile de trouver les bonnes solutions immédiatement.

Les critiques sur le recrutement, notamment sur certains joueurs comme Ouattara, n’ont pas non plus échappé à l’entraîneur. Il rappelle que tous les joueurs recrutés ont été des opportunités sans coût pour le club, mais certains, comme Ouattara, n’ont pas réussi à s’adapter. Benchikha se défend de tout échec dans ce domaine et estime que, malgré tout, il a fait le maximum avec les moyens dont il disposait.

En dépit de sa décision de quitter la JSK, Benchikha reste optimiste quant à l’avenir du club. Il est convaincu que l’équipe est sur la bonne voie et que, sous une direction compétente, elle continuera à prospérer. « Le futur entraîneur aura à sa disposition une équipe qui commence à avoir ses propres automatismes », assure-t-il. Il pense également qu’un bon recrutement au mercato hivernal pourrait permettre à la JSK de viser les sommets. Benchikha laisse donc derrière lui une équipe en bonne position, avec un effectif prometteur, et souhaite sincèrement que le club aille loin.

Enfin, Benchikha conclut en remerciant ceux qui ont cru en lui, notamment les dirigeants, les joueurs, et les vrais supporters de la JSK. « Là où je suis passé en Kabylie, ils n’hésitent pas à me témoigner leur amour et leur respect », dit-il, soulignant que malgré l’adversité, son passage à la JSK restera une expérience inoubliable. Il quitte un grand club, mais avec la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli.

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