Le mardi 5 novembre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune a opéré un remaniement significatif au sein du corps des walis et des walis délégués, marquant ainsi une nouvelle étape dans la gouvernance des régions en Algérie. Ce changement, premier depuis sa réélection en septembre dernier, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de réforme de Tebboune, visant à dynamiser l’administration locale et à renforcer l’efficacité des institutions au service des citoyens. Parmi les décisions notables de Tebboune, on relève la fin des fonctions du wali de Tizi Ouzou, qui avait joué un rôle crucial dans l’accompagnement de la JS Kabylie (JSK) et dans sa reprise par l’opérateur télécom Mobilis.
Ce mouvement administratif touche six walis, dont les postes ont été déclarés vacants. Parmi eux, Aissa Aissat (Oum el Bouaghi), Amar Ali Saad (Djelfa), Houria Meddahi (Skikda, rappelée pour occuper un autre poste), Farid Mohamedi (Mascara), Youcef Mahiout (Khenchela), et Mustapha Aghamir (Bordj Badji Mokhtar). Ces changements montrent une volonté d’insuffler un nouvel élan dans la gestion des wilayas concernées. Les départs de ces responsables témoignent de l’importance qu’accorde le président à la capacité de chaque région à relever les défis spécifiques, notamment dans les secteurs économiques et sociaux.
En plus de ces fins de fonctions, Tebboune a procédé à la mutation de dix autres walis, leur conférant de nouvelles responsabilités dans des régions différentes. Par exemple, Ali Bouguerra quitte Tiaret pour rejoindre Adrar, et Benabdallah Chaibdour est transféré de Djanet à Oum El Bouaghi. Ahmed Belhaddad, précédemment en poste à Illizi, est nommé à Tébessa, tandis que Saïd Khalil est muté de Tébessa à Tiaret. Le déplacement de figures comme Aboubakr Seddik Bouceta de Tipaza à Tizi Ouzou et Djahid Mous de Médéa à Djelfa laisse entrevoir une volonté de répartition équilibrée des compétences et des expériences. Il est intéressant de noter que Djilali Doumi, transféré de Tizi Ouzou à Médéa, avait également contribué de manière significative au soutien de la JSK, apportant une expérience précieuse dans son nouvel environnement administratif.
Le processus de mutation inclut également Saad Akhrouf, transféré d’El Oued à Skikda, et Larbi Bahloul qui quitte Adrar pour El Oued. Ahmed Moumen, autrefois wali d’Ain Temouchent, est affecté à Djanet. Ce remaniement stratégique souligne la volonté d’étendre les connaissances acquises dans une wilaya à d’autres régions, favorisant ainsi une administration capable de répondre plus efficacement aux besoins locaux.
En complément, de nouvelles nominations viennent combler les postes laissés vacants par ces mutations. Fouad Aissi a été nommé à la tête de Mascara, Ahcene Khaldi prend les commandes d’Illizi, Salim Harizi devient le wali de Khenchela, et Ali Moulai prend en charge Tipaza. Mabrouk Ould Abdenbi est désormais le wali d’Ain Temouchent, tandis que Mahfoud Benflis dirige Bordj Badji Mokhtar. Ces nominations illustrent un choix calculé de responsables en mesure de gérer les spécificités de chaque région et d’apporter une dynamique renouvelée au sein des wilayas.
Le président Tebboune a également opéré des changements parmi les walis délégués, remplaçant certains d’entre eux pour mieux aligner l’action administrative locale avec ses priorités. Wassila Bouchachi, wali déléguée de Draa El-Rich (Annaba), et Abderrahmane Rahmani, wali délégué de Bir Mourad Rais (Alger), sont réaffectés à de nouvelles fonctions. Khadidja Safi, quant à elle, est mutée de la wilaya d’Ali Mendjeli (Constantine) vers Zéralda (Alger), renforçant ainsi l’administration dans la capitale.
Pour pallier ces mouvements, de nouveaux walis délégués ont été nommés. Seddik Hadjar prend la responsabilité de Bir Mourad Rais, Bouzid Nour Sadat est nommé à Draa El-Rich, et Amrou Mechiche devient le wali délégué d’Ali Mendjeli. Ces choix témoignent d’une volonté d’équilibrer l’expérience avec les besoins spécifiques de chaque région, visant ainsi une meilleure proximité des services de l’État avec les citoyens.
Ce remaniement, bien que limité au niveau des walis et des walis délégués, laisse entrevoir la prochaine étape de réformes annoncée par Tebboune. Le président s’était en effet engagé à former un nouveau gouvernement composé de compétences nationales avant la fin de l’année 2024, dans le but de moderniser les structures de l’État et de les aligner avec les objectifs de développement de l’Algérie. Avec ces nouvelles nominations et mutations, Tebboune affiche clairement son intention de renforcer l’efficacité de l’administration locale et de créer une synergie entre les différents niveaux de gouvernance.
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