La Belgique a importé pour 1.55 milliard d’euros depuis l’Algérie 

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L’année 2024 a été marquée par des échanges commerciaux particulièrement dynamiques entre l’Algérie et la Belgique, partenaire stratégique de longue date sur le continent. D’après le rapport annuel publié par l’Agence belge pour le commerce extérieur (ACE), la balance commerciale entre les deux nations a penché en faveur de l’Algérie, avec un déficit pour Bruxelles s’élevant à 611,7 millions d’euros. Un écart qui s’explique en grande partie par le volume des importations belges en provenance du territoire algérien.

Ces importations, dont la valeur atteint 1,55 milliard d’euros, placent l’Algérie parmi les fournisseurs essentiels d’un État membre de l’Union européenne. Bien que ce chiffre soit en recul de 16,9 % par rapport à l’année précédente, il témoigne du poids qu’occupe toujours l’économie algérienne dans les circuits d’approvisionnement énergétiques et industriels du Vieux Continent. L’essentiel des marchandises acheminées depuis l’Algérie vers la Belgique concerne les ressources naturelles, avec 94,5 % des importations consacrées aux produits minéraux tels que le gaz naturel et le pétrole brut.

Cette forte dépendance énergétique illustre à quel point l’Algérie joue un rôle central dans les équilibres commerciaux d’un État européen comme la Belgique. Les matières premières extraites du sous-sol algérien trouvent une place privilégiée dans les industries belges, notamment celles liées à l’énergie, à la chimie et à la métallurgie. Au-delà du secteur énergétique, les envois algériens comprennent également des métaux comme le cuivre (2,9 %) ainsi que des engrais et autres produits chimiques (1,5 %), éléments précieux pour les chaînes de production agroalimentaires et industrielles du pays importateur.

Dans le sens inverse, la Belgique a intensifié ses exportations vers le marché algérien, atteignant 935,1 millions d’euros en 2024, soit une hausse notable de 4,5 % par rapport à l’année précédente. Les produits pharmaceutiques et chimiques dominent cette catégorie avec une part de 18,5 %, confirmant l’expertise belge dans les domaines de la santé et de la chimie de précision. Les matières plastiques représentent 12,8 % des envois, suivies des produits d’origine animale (11,6 %), des équipements et machines (10,4 %) ainsi que des articles en papier et carton (5,5 %).

Cette diversification des biens exportés illustre la volonté des industriels belges d’élargir leur empreinte commerciale en Algérie, tout en répondant à une demande locale en pleine mutation. Le marché algérien, de par sa taille et son potentiel, attire l’attention d’un grand nombre d’acteurs économiques du nord de l’Europe. À ce jour, plus de 1 500 entreprises établies en Belgique sont actives dans l’exportation vers l’Algérie, couvrant une variété de secteurs allant de l’agroalimentaire aux biens d’équipement.

Classée 50e client de la Belgique et 36e parmi ses fournisseurs, l’Algérie occupe une position respectable dans les échanges globaux de ce pays membre de l’Union européenne. Ces chiffres confirment l’enracinement d’un partenariat commercial solide, même si des défis subsistent, notamment en ce qui concerne les déséquilibres structurels et les fluctuations des cours des matières premières. Pour les observateurs du commerce international, la relation entre la Belgique et l’Algérie constitue un exemple concret de coopération énergétique et industrielle entre le nord et le sud de la Méditerranée.

Dans un contexte mondial en constante évolution, où les enjeux liés à l’approvisionnement en énergie, à la souveraineté industrielle et à la diversification des partenariats sont cruciaux, les échanges entre l’Algérie et l’un de ses principaux interlocuteurs européens continueront probablement à jouer un rôle stratégique. L’année 2025 dira si cette tendance se confirme, dans un climat économique international marqué à la fois par la prudence et les opportunités.