Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé une réunion du Conseil des ministres le dimanche 9 février 2025, au cours de laquelle plusieurs décisions ont été prises dans différents domaines. Parmi les mesures annoncées, celle qui retient particulièrement l’attention concerne l’allongement du congé de maternité en Algérie. Désormais, les mères salariées bénéficieront d’un congé de cinq mois au lieu des trois mois et demi initialement prévus par la loi. Cette réforme s’inscrit dans une volonté d’améliorer les conditions des travailleuses, de renforcer la protection des femmes dans le milieu professionnel et d’encourager une meilleure conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle.
L’annonce de cette prolongation du congé de maternité constitue une avancée significative pour les droits des femmes en Algérie. Jusqu’à présent, les mères devaient souvent reprendre le travail alors que leur enfant n’avait que quelques semaines, une contrainte jugée difficile par de nombreuses familles et associations. Avec cette nouvelle disposition, les mères auront davantage de temps pour récupérer après l’accouchement et s’occuper de leur bébé, un facteur essentiel pour leur bien-être physique et psychologique. La période de repos post-natale est en effet cruciale pour la santé de la mère, qui doit se remettre de l’accouchement, et pour celle du nourrisson, qui bénéficie ainsi d’un accompagnement maternel prolongé.
Les experts en santé saluent cette décision en soulignant les bienfaits d’un congé maternité plus long. Selon eux, un repos prolongé permet aux femmes de mieux récupérer des efforts physiques et hormonaux liés à la grossesse et à l’accouchement. De plus, cela encourage l’allaitement maternel exclusif, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pendant au moins six mois pour assurer un développement optimal du nourrisson. La présence prolongée de la mère contribue également au renforcement du lien affectif entre elle et son enfant, ce qui a des effets positifs à long terme sur son développement émotionnel et cognitif.
Sur le plan professionnel, cette réforme suscite diverses réactions. Pour les employeurs, l’allongement du congé de maternité implique des ajustements organisationnels, notamment en matière de gestion des ressources humaines et de continuité des activités. Certaines entreprises devront faire face à des défis liés à l’absence prolongée de leurs employées, ce qui pourrait nécessiter des recrutements temporaires ou une redistribution des tâches au sein des équipes. Toutefois, plusieurs études menées à l’international montrent que de telles mesures, loin d’être un frein à la productivité, peuvent au contraire contribuer à améliorer le bien-être des salariées et, par extension, leur engagement et leur efficacité au travail.
Du point de vue juridique, la mise en œuvre de cette réforme nécessitera des ajustements au niveau du Code du travail et du régime de la sécurité sociale. L’État devra veiller à ce que les indemnités de congé maternité soient adaptées à la nouvelle durée, afin de garantir aux travailleuses une compensation adéquate durant leur absence. Par ailleurs, des mesures pourraient être envisagées pour accompagner les entreprises, en particulier les petites et moyennes structures, afin qu’elles puissent s’adapter à ces nouvelles obligations sans que cela ne compromette leur équilibre économique.
Les syndicats et les associations féminines, qui militent depuis plusieurs années pour un allongement du congé maternité, ont accueilli cette décision avec satisfaction. Ils y voient une reconnaissance des droits des femmes et une avancée dans la lutte pour une meilleure prise en charge des mères salariées. Certains acteurs du monde du travail plaident toutefois pour que cette mesure soit accompagnée d’autres réformes, notamment en faveur de la flexibilité du travail, du développement des crèches d’entreprise et de l’amélioration des conditions de travail des femmes en général.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large de réformes sociales en Algérie, visant à renforcer la protection des travailleurs et à améliorer le cadre de vie des citoyens. L’enjeu sera désormais de veiller à une application efficace de cette nouvelle disposition et à son intégration harmonieuse dans le tissu économique et social du pays.
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