Un homme d’affaires français de 75 ans a disparu sans laisser de trace lors d’un séjour à Alger en octobre dernier, laissant sa famille dans une détresse absolue. Ce professionnel de l’import-export, habitué des allers-retours entre la France et l’Algérie, n’a plus donné signe de vie depuis le 7 octobre, après un dernier message envoyé à sa femme pour lui souhaiter bonne nuit. Ce soir-là, il dînait seul dans un restaurant de la capitale algérienne, ignorant que cette soirée marquerait le début d’un mystère angoissant.
Dès les premières heures de son absence, son entourage a senti que quelque chose n’allait pas. L’homme, connu pour sa rigueur et son emploi du temps méticuleusement planifié, n’a pas regagné son lieu de résidence habituel à Alger. Dans sa chambre, ses cartes bancaires et son téléphone algérien ont été retrouvés intacts, mais son téléphone français, lui, reste introuvable. La voiture qu’il avait louée a été repérée abandonnée sous un pont, dans une zone peu fréquentée à la périphérie d’Alger. Ce détail a rapidement orienté l’enquête vers une possible disparition inquiétante.
Face à ce silence pesant, la famille du disparu a multiplié les démarches auprès des autorités françaises, espérant un soutien efficace pour faire la lumière sur cette affaire. Mais les réponses se sont faites attendre, suscitant une profonde frustration chez les proches de l’homme d’affaires. « Nous sommes laissés à nous-mêmes, livrés à une attente insupportable sans la moindre avancée concrète », confie son épouse au média français Le Progrès, qui ne cache pas son désarroi face à une situation de plus en plus pesante. « Le silence assourdissant des autorités françaises est un coup de poignard supplémentaire. »
L’enquête menée par le parquet de Lyon a débouché sur l’ouverture d’une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire », excluant d’emblée la thèse d’un départ volontaire. « Tout indique qu’il s’agit d’une disparition forcée, mais nous n’avons aucun élément nous permettant d’identifier les responsables », souligne une source proche de l’enquête. L’homme d’affaires, décrit comme un travailleur acharné et discret, n’avait aucun antécédent laissant présager une telle situation. Il avait récemment exprimé son inquiétude après une visite dans la région de Tébessa, où il avait rendu un second avis négatif sur un projet de centrale hydraulique. « Il était soucieux, mais nous n’imaginions pas que cela puisse le mettre en danger », explique un de ses proches collaborateurs.
L’absence de demande de rançon, suite à la disparition du ressortissant français à Alger, complique encore davantage le dossier. Si l’hypothèse d’un acte criminel est désormais privilégiée, les autorités françaises peinent à obtenir une collaboration de la part des services algériens. « La demande de commission rogatoire internationale du parquet de Lyon est restée lettre morte », précise un avocat de la famille, soulignant l’impasse diplomatique qui freine les investigations. Cette situation s’inscrit dans un climat de tensions politiques entre la France et l’Algérie, rendant la coopération judiciaire encore plus difficile.
Pour les proches du Français disparu à Alger, chaque jour qui passe est une épreuve supplémentaire. « C’est une descente aux enfers. Nous vivons avec cette angoisse permanente, sans savoir ce qu’il est devenu, sans réponse », déplore son épouse, qui continue de se battre pour obtenir des avancées. « Nous avons besoin d’actes, pas de simples paroles. »
Le parquet de Lyon assure pourtant que « les investigations diligentées sous l’autorité d’un juge d’instruction se poursuivent », sans donner davantage de détails sur l’avancée des recherches.
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