Le préfet de l’Hérault a pris une décision administrative forte en retirant le titre de séjour de « Doualemn »., un influenceur algérien bien connu sur TikTok pour ses prises de position polémiques. Dans un communiqué officiel, la préfecture a confirmé l’exécution de cette mesure, accompagnée d’un placement immédiat de l’influenceur dans un centre de rétention administrative (CRA), avec pour objectif son éloignement du territoire français. Les autorités ont justifié cette décision en invoquant des propos graves tenus par l’Algérien, qu’elles jugent contraires à l’ordre public.
Selon la préfecture, ces propos, diffusés dans une vidéo largement visionnée, constituent des provocations publiques à commettre des actes criminels et légitiment des pratiques telles que la torture. Dans ce contexte, les autorités françaises ont estimé qu’il était impératif de réagir rapidement pour éviter toute escalade et préserver la sécurité publique. Ainsi, le titre de séjour français a été officiellement retiré à l’Algérien.
L’influenceur algérien, qui compte plus de 138 000 abonnés sur son compte TikTok, a déclenché une vive controverse après avoir publié une vidéo dans laquelle il aurait déclaré : « Tuez-le, laissez-le souffrir. » Ces mots, interprétés comme une incitation explicite à la violence, ont suscité de nombreuses réactions, notamment celle de l’activiste algérien Chawki Benzehra. Ce dernier a accusé l’influenceur non seulement d’incitation à la haine, mais également de tenir des propos antisémites.
D’après les explications fournies par Chawki Benzehra à Cnews, « Doualemn’ aurait réagi avec virulence après qu’une personne portant le nom de Cohen ait partagé une de ses vidéos. Ces déclarations, dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques et sociales, ont alarmé les autorités locales, y compris le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, qui a appuyé la démarche du préfet en signalant l’influenceur.
Retrait du titre de séjour : un autre influenceur risque gros
De son coté, Imad Ould Brahim, connu sous le pseudonyme « Imad Tintin » sur les réseaux sociaux, a comparu lundi 6 janvier 2025 au tribunal correctionnel de Grenoble dans le cadre d’accusations graves. L’influenceur franco-algérien est suspecté d’avoir diffusé des messages violents incitant à des actes extrêmes en France. Arrivé libre au tribunal, il a été placé en détention provisoire, en attendant son procès prévu pour le 5 mars prochain. Cette affaire intervient dans un contexte tendu où plusieurs influenceurs franco-algériens sont sous le feu des projecteurs pour des comportements similaires.
Selon les autorités, trois autres influenceurs ont été signalés lundi près de Lyon pour des contenus appelant à la haine et à la violence sur leurs réseaux sociaux. Cette vague d’interpellations s’inscrit dans une lutte déterminée des pouvoirs publics contre ces phénomènes perçus comme des atteintes à la sécurité publique. À ce jour, six influenceurs ont été arrêtés dans différentes régions, notamment à Brest, Montpellier et Échirolles.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réitéré la position intransigeante du gouvernement dans une interview au Parisien, affirmant qu’il ne tolérera aucun comportement visant à « tester la résistance de la République ». Les propos du ministre illustrent une politique stricte face à la montée des discours violents sur les plateformes numériques. Le retrait du titre de séjour serait la toute première sanction appliquée pour ce type de délits.
Lors de l’audience, Imad Ould Brahim, visiblement fatigué, s’est défendu en niant catégoriquement les accusations. L’ancien membre de l’armée algérienne, où il a servi pendant six ans en manipulant des armes, s’est installé en France en 2021 après avoir quitté son poste. Cependant, il a vu sa demande de nationalité française rejetée et a été soumis à une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Malgré cela, il a poursuivi sa vie en France, épousant une citoyenne française en 2023.
Au tribunal, son épouse était présente, tenant leur enfant en bas âge dans les bras, renforçant ainsi la défense d’Imad Ould Brahim, qui a plaidé qu’il cherchait uniquement à construire une vie stable et paisible en France. « Je ne suis pas un terroriste. Je suis venu ici pour construire ma vie, pas la détruire », a-t-il déclaré, en insistant sur le fait qu’il n’avait jamais eu l’intention de nuire.
Cependant, les vidéos incriminées, largement diffusées sur ses réseaux sociaux, dressent un tableau très différent. Les autorités l’accusent d’avoir appelé à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ». Des propos glaçants qui, s’ils étaient avérés, constitueraient une menace sérieuse pour la sécurité publique. La défense d’Imad Ould Brahim affirme que ces vidéos ont été trafiquées, manipulées dans le but de ternir sa réputation et de le piéger dans un contexte d’animosité croissante.
Le tribunal a examiné la personnalité et les antécédents de l’influenceur, ainsi que les circonstances entourant les accusations. Compte tenu des risques de pression sur des témoins ou de fuite à l’étranger, la cour a décidé de le placer en détention provisoire jusqu’à son procès en mars. Cette décision reflète la gravité des charges retenues contre lui et la volonté de prévenir toute interférence avec le cours de la justice.
Cette affaire s’inscrit dans une série de cas similaires impliquant des influenceurs, posant ainsi des questions complexes sur la régulation des contenus en ligne et la responsabilité de ces figures publiques. Les réseaux sociaux, qui offrent une plateforme puissante pour toucher un large public, peuvent également devenir des terrains propices à la diffusion de discours haineux. Cela place les autorités dans une position délicate, cherchant à équilibrer liberté d’expression et préservation de l’ordre public.
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