La France souhaiterait nommer Boualem Sansal Ambassadeur 

Boualem Sansal libéré

Dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre la France et l’Algérie, une hypothèse inattendue émergerait au sein des cercles gouvernementaux français : la nomination de l’écrivain Boualem Sansal en tant qu’ambassadeur auprès de l’UNESCO, comme proposé par l’ex ministre Charles Millon. Ce choix, à la fois audacieux et symbolique, serait envisagé comme une réponse aux tensions croissantes entre Paris et Alger, notamment après le refus de l’Algérie de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière et jugés dangereux par la France.

Selon Le Figaro, cette éventualité s’inscrirait dans une série de mesures de rétorsion que l’exécutif français entend mettre en place pour accentuer la pression sur Alger. Dans cette logique, une éventuelle nomination de Boualem Sansal, qui est actuellement en détention en Algérie, enverrait un signal fort, selon le média de droite, connu pour sa proximité avec Bruno Retailleau.

Boualem Sansal gravement accusé en Algérie

L’écrivain algérien Boualem Sansal, a comparu jeudi dernier devant le juge d’instruction du tribunal de Dar El Beïda à Alger. En détention provisoire depuis novembre 2024, il est accusé d’« intelligence avec des parties étrangères », une affaire qui prend une tournure hautement politique.

Selon des sources judiciaires, l’interrogatoire a porté sur des soupçons de transmission d’informations sensibles à l’ambassade de France en Algérie. Les autorités reprochent à Sansal d’avoir fourni des données stratégiques concernant des aspects économiques et sécuritaires du pays. Son arrestation a eu lieu à l’aéroport Houari Boumediène, à son retour d’un séjour à l’étranger, après plusieurs mois de surveillance par les services de renseignement.

Outre ces accusations, l’écrivain est également poursuivi pour ses prises de position publiques, jugées attentatoires à l’unité nationale. Plusieurs de ses déclarations sur l’histoire officielle de l’Algérie et ses critiques ouvertes du pouvoir en place ont suscité l’indignation.

Les autres mesures envisagées par la France contre l’Algérie

Parallèlement à cette nomination envisagée, plusieurs autres mesures sont à l’étude. Paris souhaiterait la suspension des accords de 2007 sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques. Cette première riposte pourrait être suivie d’une réduction drastique du nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, une mesure qui avait déjà été expérimentée par le passé avec des conséquences notables.

Une autre option sur la table consiste à dresser une liste de personnalités algériennes considérées comme étant indésirables en France. Dans cette logique, le consul d’Algérie à Strasbourg pourrait être directement concerné, son nom étant évoqué dans le cadre du refus présumé de délivrer un laissez-passer consulaire à un individu impliqué dans un attentat. Cette décision, si elle se concrétisait, risquerait d’envenimer encore davantage les relations diplomatiques entre les deux États.

Le gouvernement français n’exclut pas non plus de durcir les contrôles aux frontières, notamment à l’arrivée des ferries en provenance d’Algérie. Il est question de renforcer les fouilles et de surveiller plus attentivement les flux migratoires en provenance du Maghreb. D’autres pistes incluent la suspension temporaire des activités d’Air Algérie et d’Algérie Ferries sur le territoire français, une mesure qui aurait un impact direct sur la mobilité des Algériens de France.

Sur le plan économique, des sanctions plus ciblées pourraient également être envisagées. Parmi elles, le gel des nouveaux projets d’aide au développement destinés à l’Algérie et des restrictions visant les biens et actifs de certaines figures influentes du régime algérien. Ces décisions, si elles sont mises en application, signifieraient un durcissement majeur de la position française à l’égard de son ancien protectorat.

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