Le climat diplomatique entre la France et l’Algérie traverse une zone de turbulences, exacerbée par un nouveau contentieux lié au refus d’Alger de reprendre certains de ses ressortissants considérés comme dangereux par les autorités françaises. Selon Le Figaro, des discussions intenses auraient lieu au sein de l’exécutif français pour définir une riposte adaptée. Des mesures de rétorsion seraient ainsi envisagées, touchant divers domaines, allant des restrictions de visas à des actions plus marquées contre les intérêts économiques et diplomatiques de l’Algérie, en l’occurence l’éventuel retrait de la carte de 10 ans à des Algériens.
L’une des premières décisions évoquées concernerait la suspension des accords de 2007 relatifs à l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques. Cette mesure, qui aurait été annoncée par Bruno Retailleau, marquerait une volonté ferme de Paris d’afficher son mécontentement. Mais ce ne serait qu’un premier jalon dans une réponse graduée qui pourrait prendre une ampleur plus significative.
Parmi les scénarios envisagés, la France songerait à réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux citoyens algériens. Une telle restriction rappellerait une précédente décision prise en 2021, lorsque Paris avait déjà réduit de 50 % le quota de visas pour les demandeurs algériens, créant une vive tension entre les deux pays. De plus, une liste de personnalités algériennes pourrait être élargie, celles-ci se voyant privées des avantages de passage aux frontières, une pratique déjà appliquée à certains hauts responsables.
D’un point de vue économique, des décisions plus contraignantes pourraient voir le jour. Parmi elles, la suspension des opérations d’Air Algérie et d’Algérie Ferries sur le sol français. Une telle mesure impacterait directement les échanges entre les deux pays et compliquerait les déplacements de milliers de voyageurs. Par ailleurs, un gel des projets de coopération économique et de développement en Algérie pourrait être envisagé, mettant à mal certains accords bilatéraux en cours de négociation. L’État français pourrait envisager de nommer l’écrivain Boualem Sansal ambassadeur de France à l’UNESCO.
Dans les cercles diplomatiques, une autre mesure potentielle ferait grand bruit : la non-délivrance d’agréments pour les nouveaux consuls algériens en France. Une telle restriction pourrait être perçue comme une escalade, mais Paris envisagerait ce levier si les tensions venaient à s’accentuer. La France souhaiterait également expulser les consuls d’Algérie ne délivrant pas de laissez-passer consulaires.
Le Figaro indique également que Paris pourrait ouvrir un contentieux international contre Alger pour non-respect de ses engagements en matière de rapatriement de ressortissants. Ce dossier pourrait être porté devant des instances internationales, ce qui accentuerait encore les tensions diplomatiques.
Enfin, des mesures ciblées contre des personnalités influentes algériennes seraient également à l’étude. Le gouvernement pourrait renforcer les contrôles aux frontières, surveiller plus étroitement les flux financiers en provenance d’Algérie.
Il est aussi question d’élargir la liste de personnalités algériennes qui font l’objet d’une suspension des avantages de passage aux frontières. Cette liste contient pour le moment, selon Le Figaro, 801 noms.
Le gouvernement envisagerait également le « retrait des titres de résidence (carte de 10 ans) à des personnalités signalées dans une liste de 801 noms » et l’intensification des contrôles sur ces Algériens à leur descente des ferries au port de Sète.
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