Un jeune Iranien de 20 ans, identifié comme Shahram, fait face à une situation judiciaire complexe depuis son arrestation le 13 août 2025 à l’aéroport de Marseille-Marignane. Selon les informations rapportées par le quotidien La Provence, ce ressortissant Iranien tentait d’entrer en France en utilisant un passeport australien volé, alors qu’il venait d’Algérie où il avait transité après avoir quitté la Turquie. Les autorités françaises ont rapidement ouvert une procédure d’expulsion, estimant que l’Algérie constituait le pays vers lequel il pouvait être renvoyé, puisqu’il y avait effectué son dernier passage avant d’arriver en France. La particularité de ce dossier réside dans le fait que l’Algérie n’est pas le pays d’origine de l’Iranien, mais les autorités françaises considèrent que l’expulsion doit s’y appliquer, conformément aux règles en vigueur.
Lors de son interpellation, il a été révélé que Shahram était recherché par les autorités de son pays natal. Selon son témoignage devant les services compétents, il aurait été impliqué dans un trafic de marchandises illicites entre l’Iran et l’Irak, ce qui expliquerait les poursuites lancées contre lui par l’Iran. La France, en procédant à son arrestation, a donc dû examiner sa situation particulière, d’autant plus que l’intéressé a affirmé avoir fui son pays à cause de menaces pesant sur sa vie et de la mort de son père dans des circonstances liées à ces activités illégales. Dans son récit, Shahram explique que son père aurait été tué dans le cadre de différends commerciaux concernant ce trafic, ce qui l’aurait poussé à quitter l’Iran, avant de passer par la Turquie puis l’Algérie, et enfin tenter d’entrer en France.
Le passeport qu’il utilisait, un document australien volé, a aggravé sa situation. D’après l’enquête, l’Iranien l’avait obtenu en Algérie avant son départ vers la France, ce qui renforce aux yeux des autorités françaises le choix de l’Algérie comme pays d’expulsion. Interrogé sur son parcours, Shahram a expliqué qu’il cherchait à s’éloigner de son pays d’origine et à se reconstruire ailleurs. Cependant, la France a estimé que son entrée sur le territoire constituait une violation des lois, et que son renvoi vers l’Algérie était la solution retenue, même si l’intéressé conteste fermement cette décision.
En comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, Shahram a exprimé, par l’intermédiaire d’un interprète, son refus catégorique d’être renvoyé vers l’Algérie. Selon lui, il n’a aucune attache dans ce pays, ne parle pas la langue et n’y possède aucun lien familial ou social. Son avocat, Me Jean Baduel, a insisté sur la gravité de sa situation personnelle, rappelant notamment que son père avait trouvé la mort en Iran et que son client fuyait des conditions de vie extrêmement difficiles. L’avocat a souligné devant la cour que si certains produits illicites sont prohibés en France, d’autres éléments essentiels à la liberté individuelle le sont en Iran, ce qui expliquerait la fuite du jeune homme.
Malgré ces arguments, le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence a rendu son jugement le 15 août 2025. Shahram a été condamné à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt, le temps que les autorités puissent organiser son expulsion. La décision s’accompagne également d’une interdiction de territoire français pour une durée de cinq ans. Les magistrats ont confirmé le choix de l’Algérie comme pays de renvoi, estimant que le passage de l’Iranien par ce territoire justifiait la mise en œuvre de la procédure. Cette décision illustre la politique de fermeté appliquée par la France dans la gestion des entrées irrégulières sur son sol, même lorsque le pays désigné pour l’expulsion n’est pas celui d’origine du concerné.