Une étude récente publiée par France Terre d’Asile met en lumière un potentiel économique insoupçonné : la régularisation de 250.000 travailleurs sans-papiers en France pourrait rapporter plus de 3 milliards d’euros par an aux finances publiques. Alors que ces travailleurs évoluent déjà dans l’économie informelle, leur régularisation permettrait non seulement d’officialiser leur contribution, mais également d’augmenter significativement les recettes fiscales et les cotisations sociales pour l’État français. Selon les chiffres avancés, une telle régularisation transformerait la manière dont la France gère le travail des sans-papiers, tout en offrant un cadre légal plus sûr pour ces individus.
L’étude publiée le 7 novembre 2025 précise que la régularisation de 250.000 travailleurs sans-papiers aurait un impact direct sur les finances publiques françaises, notamment à travers l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales supplémentaires. Actuellement, ces personnes contribuent déjà à l’économie de la France, mais leur statut de sans-papiers les empêche de bénéficier des protections légales et des droits associés au travail formel. La régularisation, en permettant leur intégration officielle, pourrait générer un flux financier annuel estimé à 2,9 milliards d’euros uniquement en cotisations sociales et impôts, un chiffre qui pourrait atteindre 3,3 milliards d’euros en prenant en compte l’ensemble des gains indirects pour la France.
Selon le rapport, la régularisation de sans-papiers ne se limite pas aux aspects financiers. Elle offre aussi une solution aux besoins croissants de main-d’œuvre dans certains secteurs stratégiques. Le Medef indique que la France devra mobiliser jusqu’à 3,9 millions de travailleurs étrangers d’ici 2050 pour répondre à la demande dans la construction, l’agriculture et les services. Ainsi, la régularisation de 250.000 sans-papiers en France pourrait participer à combler partiellement ce déficit, en permettant à ces travailleurs de contribuer légalement à l’économie tout en sécurisant leur situation.
Le rapport souligne que le coût actuel de l’irrégularité est double : non seulement ces travailleurs ne versent pas d’impôts, mais ils restent également exclus des protections sociales, entraînant des dépenses publiques plus élevées pour les dispositifs d’aide d’urgence et l’hébergement. La régularisation offrirait une solution durable en intégrant ces travailleurs dans le système formel, en France, tout en réduisant les dépenses liées à l’assistance informelle et à l’urgence sociale. Pour chaque travailleur régularisé, la France bénéficierait donc d’un double effet : un gain direct en fiscalité et cotisations, et un gain indirect en rationalisation des dépenses publiques.
Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile, a insisté sur le fait que cette régularisation n’est pas seulement une question de droits pour les travailleurs sans-papiers, mais une véritable opportunité économique pour la France. Selon elle, une politique migratoire plus humaine et efficace pourrait générer jusqu’à 3,3 milliards d’euros par an, renforçant à la fois la cohésion sociale et la stabilité économique.
L’impact macroéconomique de cette régularisation est également significatif. Les travailleurs sans-papiers régularisés en France pourraient participer pleinement au marché du travail, augmenter leur pouvoir d’achat et stimuler la consommation locale. Les secteurs dépendant fortement de la main-d’œuvre étrangère, comme l’agriculture et la construction, bénéficieraient d’une main-d’œuvre stable et légalement intégrée. Au final, la régularisation des sans-papiers ne serait pas seulement un acte social et humain, mais une mesure stratégique, permettant à la France d’optimiser son économie et ses finances publiques.