La réponse cinglante de Tebboune sur l’accord franco algérien va provoquer un tsunami en France

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a finalement réagi aux critiques répétées en France sur l’accord franco algérien de décembre 1968, qui régit l’immigration algérienne.

Dans une déclaration sans équivoque, diffusée sur la Télévision algérienne, il a dénoncé ces attaques, qualifiant l’accord de « prétexte utilisé par des extrémistes » pour alimenter des débats stériles et des tensions inutiles. Tebboune a précisé que cet accord, en vigueur depuis plus de cinquante ans, est devenu un « épouvantail », derrière lequel certains se cachent pour justifier des positions politiques opposées à l’immigration. « C’est l’étendard derrière lequel se cache l’armée des extrémistes », a affirmé Tebboune.

Ce n’est pas la première fois que le président Tebboune s’exprime sur l’accord franco algérien. En décembre 2022, il avait déjà déclaré, dans un entretien avec le journal Le Figaro, que l’Algérie ne souhaitait pas voir cet accord abrogé. Pour lui, cet accord représente un pilier des relations bilatérales entre les deux pays, et toute tentative de le remettre en cause serait mal perçue à Alger.

Les récents propos du président algérien surviennent alors que le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, s’est prononcé pour l’abrogation de l’accord de 1968. Dès sa prise de fonction, Retailleau a mis en avant la nécessité de revoir la politique migratoire de la France. Lors d’une interview télévisée, il a évoqué cet accord, laissant entendre que sa suppression serait une mesure à envisager. Cette position, Retailleau ne l’a pas adoptée par opportunisme. Avant d’être ministre, en tant que président du groupe Les Républicains au Sénat, il militait déjà en faveur de l’annulation de cet accord, estimant qu’il était devenu obsolète.

En juin 2023, Retailleau avait défendu cette idée lors d’un entretien accordé à Radio J, une station communautaire juive. Il n’avait pas hésité à dire que la suppression de l’accord de 1968, même si cela provoquait un incident diplomatique avec l’Algérie, était nécessaire pour la France. En réponse aux critiques potentielles, il avait simplement déclaré : « Et alors ? », affichant ainsi une indifférence vis-à-vis des conséquences diplomatiques.

Dans le prolongement de ces déclarations, des députés de son parti, Les Républicains, avaient déposé une proposition de loi en juin 2023, visant à abroger l’accord. Cette résolution a toutefois été rejetée en décembre de la même année par l’Assemblée nationale française, un camouflet pour Retailleau et ses partisans. Mais ce revers parlementaire n’a pas changé la position de Retailleau, devenu entre-temps ministre dans le gouvernement de Michel Barnier. Lorsqu’il a été interrogé sur cette question après sa nomination, il a maintenu sa position favorable à la suppression de l’accord de 1968, tout en soulignant qu’il n’était pas responsable des affaires étrangères et que la décision finale ne lui revenait donc pas.

En évoquant les accords passés entre l’Italie, la Tunisie et l’Égypte pour limiter les flux migratoires, Retailleau a appelé à la signature de nouveaux accords similaires avec les pays du Maghreb. Selon lui, ces accords seraient essentiels pour mieux gérer l’immigration et, surtout, pour éviter que des situations incontrôlables ne se développent.

L’accord franco-algérien de 1968 est, depuis des décennies, un point sensible dans les relations entre les deux pays. Il accorde aux Algériens des droits spécifiques en matière de résidence et de travail en France. Si pour certains en France, cet accord est perçu comme un frein à une politique migratoire plus restrictive, il représente pour l’Algérie un symbole des liens historiques et des droits acquis par les ressortissants algériens.

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Malgré les tensions récurrentes autour de cet accord, il reste en vigueur pour le moment. Cependant, les discussions sur son avenir pourraient resurgir rapidement, surtout dans un contexte où la question migratoire est de plus en plus présente dans le débat politique français. L’Algérie, de son côté, se prépare à défendre fermement cet accord et les droits de ses ressortissants, tout en espérant que les relations avec la France ne se détériorent pas davantage.