La valeur de l’euro « va baisser » face au dinar algérien sur le marché noir des devises 

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Le taux de change de l’euro face au dinar algérien sur le marché noir des devises en Algérie est sur le point de connaître un changement significatif, suscitant de nombreuses spéculations parmi les économistes et les citoyens. L’annonce récente du gouvernement algérien concernant la mise en place d’une allocation touristique revue à la hausse pourrait bien être l’un des catalyseurs de cette évolution. En permettant aux voyageurs de bénéficier d’une somme plus conséquente en devises au taux officiel, l’État espère réduire la demande sur le marché parallèle, qui a longtemps été le principal canal d’approvisionnement en devises étrangères pour de nombreux Algériens.

La commission des finances du Parlement anticipe une baisse potentielle du cours de l’euro sur le marché noir face au dinar algérien, avec l’espoir de resserrer l’écart entre le taux de change officiel et celui pratiqué clandestinement. Un objectif ambitieux, certes, mais qui semble trouver un écho favorable auprès de certains analystes financiers. Ces derniers estiment que si l’offre en devises s’accroît via des circuits officiels, la pression exercée sur le marché parallèle devrait mécaniquement s’atténuer.

Oussama Arbaoui, président de la Commission des finances et du budget à l’Assemblée populaire nationale (APN), a récemment confirmé que le dossier de l’allocation touristique a fait l’objet de multiples discussions au sein de l’hémicycle. Selon lui, cette mesure est un pas vers plus de transparence et de contrôle du marché des changes en Algérie. Dans une déclaration accordée au journal Echorouk, il a salué la décision du ministre Abdelkrim Bouzred, qui a annoncé que les détails précis de cette allocation, y compris sa mise en application, seront clarifiés après l’Aïd el-Fitr.

L’un des points majeurs de cette réforme est l’égalité de traitement entre les voyageurs empruntant la voie aérienne et ceux optant pour la voie terrestre. Cela signifie concrètement que les Algériens se rendant en Tunisie, principale destination des vacanciers du pays, pourront eux aussi bénéficier de cette allocation. Une nouvelle qui devrait ravir bon nombre de familles qui, chaque été, traversent la frontière pour profiter des plages tunisiennes et du coût de la vie relativement accessible.

L’autre mesure phare qui accompagne cette réforme concerne le développement des bureaux de change officiels. Le gouvernement algérien semble déterminé à renforcer la présence de ces points de change dans les aéroports, les ports et même aux frontières terrestres. Des guichets spécifiques de la Banque d’Algérie seront également installés pour faciliter l’accès à cette allocation et encourager les citoyens à privilégier les circuits officiels plutôt que le marché noir.

L’introduction de cette allocation touristique revue à la hausse n’est pas qu’une simple mesure financière. Elle s’inscrit dans une politique plus large de modernisation du secteur bancaire algérien et de réduction de la dépendance des citoyens aux réseaux clandestins. En augmentant le montant alloué aux voyageurs, fixé désormais à 750 euros par adulte et 300 euros par mineur, le gouvernement espère non seulement améliorer le pouvoir d’achat des vacanciers, mais aussi mieux encadrer la circulation des devises.

Cette décision a également été accompagnée d’une revalorisation de l’allocation destinée aux pèlerins. Les candidats au Hajj bénéficieront ainsi d’un montant en devises fixé à 1 000 dollars, une hausse qui reflète l’engagement des autorités à adapter ces allocations aux réalités économiques et aux besoins des citoyens. Toutefois, des interrogations subsistent sur l’impact réel de cette mesure sur le marché noir. Certains spécialistes estiment que tant que l’accès aux devises via les banques reste limité et conditionné par de nombreuses formalités, les circuits parallèles continueront d’exister.

Dans un contexte où la lutte contre l’informel devient une priorité, cette réforme marque une avancée notable. Reste à savoir si elle sera suffisante pour inverser durablement la tendance et réduire l’influence du marché noir sur l’économie algérienne. Une chose est certaine : avec cette nouvelle donne, les Algériens auront désormais une alternative plus encadrée pour obtenir leurs devises, et l’État pourrait bien reprendre progressivement le contrôle d’un secteur longtemps resté hors de sa portée. L’euro devrait donc voir sa valeur baisser face au dinar algérien sur le marché noir des devises.

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