À Oran, deux ateliers clandestins spécialisés dans la contrefaçon de vêtements de sport ont récemment été mis à nu par la brigade de lutte contre la criminalité économique et financière relevant de la police judiciaire de la wilaya. Une opération minutieusement orchestrée, qui a permis de lever le voile sur une activité frauduleuse à grande échelle, impliquant la fabrication et la mise en vente de pièces portant de fausses marques, dont celle très prisée de Lacoste, présentées abusivement comme des produits étrangers authentiques en Algérie.
C’est grâce à des renseignements précis faisant état de mouvements suspects dans deux locaux transformés en unités de confection que l’enquête a débuté. Ces informations ont aussitôt déclenché une série de vérifications de terrain menées par les enquêteurs, qui n’ont pas tardé à découvrir la véritable nature des activités qui s’y déroulaient. Les deux ateliers s’étaient spécialisés dans la production de vêtements de sport imitant les standards visuels de la marque Lacoste en Algérie. Une fois fabriqués, ces articles contrefaits étaient mis en vente comme s’ils provenaient de circuits d’importation légaux, visant ainsi à tromper une clientèle peu méfiante.
Les autorités ont poursuivi leur action en collaboration étroite avec le parquet près le tribunal de l’El-Othmania. Après obtention d’un mandat de perquisition délivré par le procureur de la République, une descente a été opérée dans les deux sites ciblés. L’intervention a donné lieu à une saisie importante, illustrant l’ampleur de l’opération. Les agents ont récupéré pas moins de 150 manteaux de sport, 125 ensembles de survêtements frappés du logo Lacoste contrefait, 26 machines à coudre, deux presses à chaud destinées à apposer le faux logo, quatre fers à repasser industriels, trois machines à couper les fils, ainsi qu’une dizaine de rouleaux de tissu de grandes dimensions, utilisés dans la confection des vêtements frauduleux.
Les enquêteurs ont procédé à l’identification des personnes derrière cette activité illégale, et les propriétaires des deux ateliers clandestins font désormais face à plusieurs chefs d’accusation. Ils sont poursuivis pour contrefaçon de marque commerciale, une infraction grave au regard de la législation sur la propriété intellectuelle. À cela s’ajoutent des délits économiques : exercice d’une activité commerciale fixe sans disposer de registre de commerce, absence de facturation lors des ventes, non-déclaration de l’activité auprès des organismes compétents, et escroquerie caractérisée visant les consommateurs.
Cette affaire remet en lumière les enjeux économiques et juridiques liés à la prolifération des produits contrefaits sur le marché algérien. Elle met également en évidence la réactivité des services de sécurité dans la lutte contre ce type de fraude, qui affecte non seulement les détenteurs de marques internationales, mais aussi l’économie nationale, privée de recettes fiscales et exposée à une concurrence déloyale. En s’attaquant à la chaîne de fabrication elle-même, les autorités espèrent envoyer un signal fort à tous ceux qui seraient tentés d’emprunter la même voie. Les procédures judiciaires suivent actuellement leur cours, et les articles saisis serviront de pièces à conviction dans le cadre des poursuites engagées.
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