Une page historique vient d’être écrite dans le domaine de la haute technologie en Algérie. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le professeur Kamel Baddari, a annoncé avec fierté l’achèvement de la toute première puce électronique conçue intégralement par des compétences nationales en Algérie.
Une prouesse qui marque un tournant symbolique et stratégique pour le pays, alors que l’ambition de s’inscrire dans la dynamique mondiale de la microélectronique devient réalité. Ce samedi, lors de sa visite au Centre national de développement des technologies avancées (CDTA) de Baba Hassen, lieu névralgique de cette révolution silencieuse, le ministre a levé le voile sur une étape cruciale du projet : la finalisation de la conception d’une puce d’un millimètre carré, fruit d’un savoir-faire exclusivement algérien. Entièrement pensée et dessinée localement, cette puce incarne une volonté affirmée de faire émerger une industrie de pointe à long terme.
La fabrication, quant à elle, se déroulera dans un premier temps à Taïwan. Cette décision répond à une logique de montée en compétences graduelle. Le temps que les infrastructures locales soient prêtes, le recours à l’expertise taïwanaise permettra de lancer les premières séries. D’ici deux ans, l’Entreprise nationale des industries électroniques prendra le relais de la production sur le sol algérien. Cette transition sera rendue possible grâce à une coopération étroite entre cette entreprise publique et le CDTA, dans le cadre d’un accord signé officiellement à l’issue de cette visite ministérielle.
La visite du ministre ne s’est pas arrêtée là. Il a également inauguré la filiale « CDTA Expertise », un prolongement opérationnel du Centre, destiné à renforcer les capacités d’innovation et à favoriser les applications industrielles concrètes des recherches menées. Au cours de cette journée, une démonstration de développement de transistor — composant fondamental de toute puce électronique — a été présentée, soulignant la progression continue des chercheurs locaux dans ce secteur de haute technicité. La plateforme technologique de fabrication microélectronique, également visitée, illustre les efforts d’internalisation des compétences dans un domaine longtemps réservé à une poignée de pays industrialisés.
La portée du projet dépasse largement la seule prouesse technologique. Une autre convention, d’une portée hautement stratégique, a été conclue entre le CDTA et la Société d’Automatisation Interbancaire. Ce partenariat vise à renforcer la sécurisation du réseau national de paiement, à travers l’intégration de solutions basées sur cette nouvelle génération de puces. Il s’agit là d’un levier majeur pour améliorer la souveraineté numérique du pays, tout en répondant aux exigences croissantes en matière de cybersécurité.
La cérémonie de signature de ces accords s’est tenue en présence de plusieurs représentants ministériels, soulignant l’importance transversale du projet pour différents secteurs clés. Étaient notamment représentés les ministères des Finances, de l’Industrie, de la Production pharmaceutique, ainsi que celui du Travail et de la Sécurité sociale. Cette mobilisation gouvernementale témoigne de la reconnaissance officielle du potentiel transformateur de la microélectronique pour l’économie nationale, qu’il s’agisse de santé, d’automatisation industrielle ou de services numériques.
Ce jalon marque le début d’une ère nouvelle où l’Algérie, forte de ses ressources humaines et de sa vision, aspire à se positionner comme un acteur technologique crédible. La conception de cette première puce électronique 100 % conçue en Algérie n’est pas une fin en soi, mais bien le signal de départ d’un parcours ambitieux, où les idées conçues dans les laboratoires algériens se transforment en produits concrets, au service du pays et de ses institutions. Ce moment, discret mais capital, pourrait bien rester dans l’histoire comme celui où l’Algérie a enclenché le virage décisif vers sa souveraineté technologique.
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