L’Algérie déclare le Vice-Consul du Maroc persona non grata 

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L’Algérie a pris une décision diplomatique d’envergure en déclarant persona non grata le vice-consul général du Maroc à Oran, Mohamed Isafiani. Une mesure qui a été officiellement notifiée au responsable intérimaire du consulat général du Maroc en Algérie, Khalid Chihani, lors d’une convocation au ministère des Affaires étrangères. Ce dernier a été reçu par Mokhtar Amine Khelif, Directeur Général du Protocole, qui lui a annoncé l’expulsion imminente du diplomate marocain.

D’après le communiqué officiel, cette décision repose sur des « comportements suspects » jugés incompatibles avec l’exercice de ses fonctions diplomatiques. Les autorités algériennes estiment que ces agissements constituent une violation des lois nationales, mais également des normes et usages internationaux, notamment ceux établis par la Convention de Vienne sur les relations consulaires. En conséquence, Mohamed Isafiani dispose d’un délai maximal de 48 heures pour quitter le territoire algérien.

Cette mesure intervient dans un contexte où les tensions entre Alger et Rabat sont déjà marquées par plusieurs différends politiques et diplomatiques. L’Algérie et le Maroc entretiennent des relations particulièrement tendues depuis plusieurs années, avec une rupture officielle des relations diplomatiques en 2021. Ce nouvel épisode vient s’ajouter à une série de décisions restrictives prises par Alger à l’encontre de représentants marocains.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères ne précise pas la nature exacte des comportements reprochés à Mohamed Isafiani, mais souligne leur incompatibilité avec les règles encadrant les missions diplomatiques et consulaires. Une telle décision, qui s’inscrit dans le cadre des prérogatives souveraines de l’Algérie, pourrait toutefois exacerber davantage les tensions bilatérales.

Dans le milieu diplomatique, l’expulsion d’un diplomate est toujours un geste fort. Elle reflète généralement une défiance profonde et un désaccord majeur entre deux États. En déclarant Mohamed Isafiani persona non grata, Alger envoie un message clair quant à la gravité des faits reprochés. Cette décision, bien que rare, n’est pas sans précédent. Dans l’histoire des relations internationales, plusieurs pays ont eu recours à cette mesure pour exprimer leur mécontentement face aux actions de diplomates étrangers sur leur sol.

Alors que la situation régionale reste fragile, notamment sur le dossier du Sahara Occidental et les enjeux de sécurité au Maghreb, cette expulsion risque de renforcer la défiance mutuelle entre l’Algérie et le Maroc. D’autant plus que ces dernières années, les différends politiques se sont accompagnés d’une série de restrictions et de fermetures, tant au niveau diplomatique qu’économique.

Il faudra désormais observer la réponse marocaine à cette décision. Si Rabat décide de riposter par une mesure équivalente, le climat déjà tendu pourrait encore se dégrader. Dans le cas contraire, le Maroc pourrait choisir la voie de l’apaisement et de la diplomatie discrète pour éviter une escalade inutile.

En attendant, le vice-Consul de Maroc devra se conformer à la décision algérienne et quitter l’Algérie dans les délais impartis. Son expulsion marque une nouvelle étape dans la complexité des relations entre Alger et Rabat, laissant planer des interrogations sur l’avenir des interactions entre les deux nations voisines.

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