L’Algérie développe l’arbre produisant l’huile la plus chère au monde

arbre Arganier

En Algérie, l’arganier, cet arbre légendaire à la base de l’huile la plus précieuse du monde, fait l’objet d’un renouveau sans précédent. Originaire de la région de Tindouf, l’arganier, connu pour sa capacité à survivre dans des conditions extrêmes, est désormais au centre d’un projet ambitieux visant à le réimplanter et à le cultiver dans de nouvelles régions. Cette initiative, soutenue par le gouvernement, vise à enrayer le déclin de cet arbre dû à des décennies de sécheresse et de surexploitation.

L’objectif est ambitieux pour l’Algérie, selon TSA : planter 200 000 arganiers sur des terres jusque-là laissées à l’abandon. À Msila, une transformation spectaculaire est en cours. Sur 300 hectares, les jeunes plants d’arganiers sont alignés avec soin, protégés par des manchons pour éviter que les animaux n’endommagent ces trésors en devenir. Ce projet ne se limite pas à une simple plantation. Les services forestiers apportent un soutien technique essentiel, notamment par un arrosage régulier des jeunes plants, crucial pour assurer leur survie dans leurs premières années.

L’initiative ne s’arrête pas là. À Mostaganem, le programme national de plantation reçoit une attention particulière. Sous l’œil vigilant du directeur général des forêts, Djamel Touahria, les pépinières locales sont réhabilitées pour produire les plants nécessaires à l’expansion de l’arganier. Ce projet, impulsé par le président Abdelmadjid Tebboune, illustre une volonté politique forte de réintroduire l’arganier dans l’écosystème algérien.

Dans la région de Chlef, des initiatives privées viennent renforcer cet effort national. Benhalima Salaouatchi, un pionnier de la culture de l’arganier, a planté ses premiers arbres entre 2010 et 2016. Aujourd’hui, il récolte les fruits de son travail avec les premières floraisons et fructifications. Mais son ambition va au-delà de sa propre exploitation. Il distribue des jeunes plants aux agriculteurs locaux, créant ainsi une dynamique communautaire autour de cet arbre précieux.

Les services forestiers ne se contentent pas de planter des arbres. Ils organisent des campagnes de sensibilisation et des formations pour les agriculteurs, afin de leur transmettre les bonnes pratiques pour une culture durable de l’arganier. Ces efforts visent à assurer la pérennité de cette culture, tout en intégrant l’arganier dans l’économie locale.

Cependant, le chemin vers la réhabilitation complète de l’arganier est semé d’embûches. Des études universitaires montrent que l’aire naturelle de l’arganier a été fortement réduite, en grande partie à cause de la surexploitation des fruits pour produire l’huile, des changements climatiques et des pratiques d’élevage incontrôlées. Pour contrer ces menaces, des recherches innovantes sont en cours. Elles portent notamment sur la sélection des arbres les plus productifs et sur l’utilisation de champignons bénéfiques en pépinière pour renforcer la résilience des jeunes plants.

La région de Tindouf, avec son climat influencé par l’air humide de l’Atlantique, offre des conditions idéales pour la croissance des arganiers. Ces spécificités climatiques, combinées à une volonté politique affirmée et à des initiatives locales fortes, donnent à l’Algérie une chance unique de restaurer l’arganier dans son habitat naturel.

Grâce à une combinaison d’efforts gouvernementaux, d’initiatives locales et de recherches scientifiques, l’Algérie est en train de redonner à l’arganier sa place légitime dans l’écosystème et l’économie du pays. Cette renaissance exemplaire de l’arbre à l’huile la plus chère au monde est une preuve de la détermination à préserver un patrimoine naturel inestimable, tout en créant des opportunités économiques durables pour les générations futures.

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