L’Algérie et la Russie poursuivent leur dynamique de rapprochement en élargissant leurs partenariats économiques, stratégiques et technologiques. Ces relations, déjà marquées par une coopération historique, prennent une nouvelle dimension avec la visite à Alger de Dimitri Patrouchev, vice-Premier ministre russe, à la tête d’une délégation de haut niveau. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre des discussions bilatérales visant à renforcer les liens entre l’Algérie et la Russie, à travers une diversification des secteurs de coopération et un renforcement des investissements russes en Algérie.
La rencontre entre Dimitri Patrouchev et le président algérien Abdelmadjid Tebboune illustre la volonté commune de consolider l’axe Alger-Moscou. Les échanges entre l’Algérie et la Russie couvrent un large éventail de domaines stratégiques, allant de l’énergie aux infrastructures, en passant par l’agriculture et la défense. Le ministre algérien de l’Agriculture, Youcef Cherfa, et l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Boumediene Guennad, ont également pris part aux discussions, témoignant de l’importance accordée par les deux gouvernements à cette coopération renforcée.
L’Algérie, qui a signé en juin 2023 une Déclaration de partenariat stratégique approfondi avec la Russie, souhaite capitaliser sur cette alliance pour attirer des investissements russes dans plusieurs secteurs clés. Grâce à sa nouvelle loi sur l’investissement, le pays offre un cadre incitatif et des avantages compétitifs pour les entreprises russes désireuses d’accéder non seulement au marché algérien, mais également à l’ensemble du continent africain via la Zone de libre-échange continentale africaine. Cette perspective constitue une opportunité unique pour la Russie, qui voit en l’Algérie une porte d’entrée vers les marchés émergents du continent.
Sur le plan économique, les discussions ont porté sur l’intensification des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie, notamment dans le domaine agricole. L’Algérie, qui s’est imposée comme un importateur majeur de blé russe, a vu ses achats de céréales en provenance de Russie augmenter considérablement ces dernières années. En 2021-2022, les importations de blé russe par l’Algérie s’élevaient à 0,5 million de tonnes, avant de bondir à 2,8 millions de tonnes en 2023-2024. Cette progression illustre la montée en puissance du commerce entre les deux nations et la confiance mutuelle qui s’est installée dans le cadre de ces échanges.
L’énergie figure également parmi les dossiers prioritaires abordés entre l’Algérie et la Russie. En tant que pays disposant de vastes ressources énergétiques, l’Algérie cherche à renforcer sa coopération avec la Russie dans le domaine du gaz et du pétrole, tout en explorant de nouvelles pistes en matière d’énergies renouvelables. Des discussions sont en cours pour le développement de projets communs dans l’exploitation et le transport des hydrocarbures, ainsi que dans le domaine du nucléaire civil. La Russie, qui possède une expertise avancée dans ce secteur, pourrait accompagner l’Algérie dans le développement d’une filière nucléaire destinée à des usages civils et énergétiques.
Outre l’économie et l’énergie, la coopération scientifique et technologique entre l’Algérie et la Russie prend une place grandissante. Moscou se dit prête à accueillir davantage d’étudiants algériens dans ses universités et à favoriser les échanges académiques et de recherche. Les deux pays collaborent également sur le développement de technologies avancées, notamment dans les télécommunications, la cybersécurité et l’aérospatiale. L’Algérie, qui ambitionne de moderniser ses infrastructures et de renforcer ses capacités technologiques, voit en la Russie un partenaire stratégique pouvant lui apporter un savoir-faire précieux dans ces domaines.
Sur le plan géopolitique, l’Algérie et la Russie partagent des positions similaires sur plusieurs dossiers internationaux. Les deux pays plaident pour un monde multipolaire et rejettent toute hégémonie unilatérale dans les relations internationales. Leur coordination au sein des instances internationales, notamment à l’ONU, témoigne de cette convergence de vues. L’Algérie, qui entretient des relations équilibrées avec les grandes puissances, cherche à renforcer son rôle diplomatique en s’appuyant sur des alliances stratégiques avec des partenaires comme la Russie.
Les discussions en cours aboutiront à la signature d’un accord global définissant une feuille de route commune pour les prochaines années. Ce document visera à structurer et à renforcer la coopération dans les domaines clés, tout en ouvrant la voie à de nouveaux projets. La 12ᵉ session de la Commission mixte russo-algérienne, qui se tient cette semaine à Alger, devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre de ces initiatives.
L’élargissement du partenariat entre l’Algérie et la Russie traduit une volonté mutuelle d’intensifier les échanges et de développer une coopération multisectorielle bénéfique aux deux nations. Cette dynamique, portée par une vision stratégique et des intérêts communs, s’inscrit dans une logique de consolidation d’un axe Alger-Moscou de plus en plus influent sur la scène internationale.
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