L’Algérie a réitéré avec insistance sa position sur les essais nucléaires réalisés par la France dans le sud du pays, en portant le sujet au cœur de la 79ème session de la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique, organisée à Vienne, en Autriche, du 15 au 19 septembre 2025. En marge de cette rencontre internationale, l’Algérie a lancé une demande claire à la France, l’appelant à assumer pleinement ses responsabilités face aux conséquences environnementales et sanitaires liées aux explosions nucléaires conduites au Sahara algérien durant la période coloniale. Cette demande exceptionnelle illustre une volonté ferme de l’Algérie de voir la France reconnaître l’ampleur des dégâts et de prendre des mesures concrètes pour y remédier.
Selon un communiqué officiel du ministère de l’Énergie, cette rencontre organisée par l’Algérie a été consacrée à l’examen des effets négatifs causés par ces essais. Elle a réuni experts et spécialistes algériens, ainsi que des représentants de missions diplomatiques présentes à Vienne et des délégations des pays membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Les discussions ont permis d’exposer à la communauté internationale les impacts persistants des explosions nucléaires sur les régions du sud, rappelant la nécessité pour la France d’apporter une réponse adaptée. C’est dans ce cadre qu’a été formulée une demande explicite de la part de l’Algérie, insistant sur l’accès aux archives et aux informations liées à ces activités nucléaires.
Le ministère a précisé que l’Algérie a demandé à la France de rendre publiques toutes les archives concernant les essais et explosions réalisés sur son territoire, en y incluant des cartes détaillées de l’ensemble des sites d’enfouissement des déchets radioactifs, des équipements militaires contaminés et des matériaux ayant servi aux expériences. Cette demande, qui engage directement la France, reflète la volonté de l’Algérie de protéger ses populations et ses territoires contre les effets encore observables de la radioactivité. Elle met aussi en évidence le besoin d’une transparence totale pour évaluer précisément l’ampleur des risques et mettre en œuvre des solutions correctives adaptées.
Au cours des débats, les intervenants ont présenté les mesures déjà prises par l’Algérie pour limiter les conséquences de ces essais. L’État algérien a mis en place des dispositifs dans les domaines de la protection, de la sécurité, de la prévention et de la sensibilisation. Ces efforts visent à réduire l’exposition des populations locales aux dangers radioactifs et à atténuer l’impact environnemental durable des explosions. Toutefois, malgré ces initiatives, l’Algérie rappelle que la responsabilité première incombe à la France, qui doit répondre à cette demande en assumant son rôle historique et moral.
La Conférence a également mis en avant la volonté de l’Algérie de poursuivre son action en faveur du développement durable dans les zones touchées. Les autorités affirment que, malgré les séquelles laissées par les essais nucléaires, ces régions connaissent aujourd’hui une dynamique économique et sociale croissante. Cette résilience ne doit pas occulter, cependant, les difficultés persistantes sur le plan sanitaire et écologique, d’où la nécessité que la France réponde à la demande formulée par l’Algérie, afin de garantir un avenir plus sûr aux générations futures.
Un documentaire diffusé lors de la rencontre est venu renforcer le message porté par l’Algérie. Ce film a montré de manière concrète les répercussions dramatiques des essais nucléaires sur les populations et sur l’environnement du sud. À travers des témoignages de scientifiques et d’experts, la responsabilité de la France a été soulignée, et l’importance d’une prise en charge globale de la réhabilitation des sites a été mise en évidence. La demande exprimée par l’Algérie prend ainsi tout son sens dans ce contexte, puisqu’elle s’appuie sur des preuves tangibles et sur l’exigence d’un traitement international transparent du dossier.
Au terme de cette rencontre, il a été réaffirmé que l’Algérie reste engagée à poursuivre ses efforts pour protéger ses citoyens et pour réduire les effets persistants de la radioactivité, tout en réclamant une coopération active de la France. En insistant sur la dimension historique, morale et légale de cette question, l’Algérie rappelle que cette demande ne relève pas uniquement de considérations bilatérales, mais aussi de principes universels liés à la justice, à la sécurité et au droit des peuples à un environnement sain. L’enjeu dépasse donc le cadre national et s’inscrit dans une exigence internationale de mémoire et de responsabilité.