L’Algérie vient de marquer un tournant décisif dans l’acheminement du gaz en Afrique du Nord en signant un accord avec le Nigéria et le Niger pour la réalisation du gazoduc transsaharien, un projet stratégique d’une importance capitale non seulement pour les trois pays concernés, mais aussi pour l’ensemble du continent. Ce projet, souvent vu comme un axe majeur de coopération énergétique, a suscité de vives réactions au Maroc, notamment en raison de l’ambition du Roi du Maroc de détourner ce gazoduc pour le faire passer sur son propre territoire, au lieu de l’Algérie.
En effet, depuis plusieurs années, le Roi du Maroc avait essayé de doubler l’Algérie en envisageant une nouvelle route pour ce gazoduc, un projet qu’il espérait voir passer par son pays afin de bénéficier de ses retombées économiques et d’accroître la part du royaume dans le marché européen du gaz naturel. Ce projet parallèle aurait permis au Maroc de se positionner comme un acteur clé dans la distribution du gaz entre l’Afrique et l’Europe, renforçant ainsi son influence géopolitique et économique dans la région. Cependant, les récents développements ont mis fin à ce rêve.
En effet, l’Algérie, le Nigéria et le Niger ont officialisé, au cours de ces derniers jours à Alger, un accord tripartite visant à accélérer la mise en œuvre du gazoduc transsaharien, un projet qui devait permettre au gaz naturel nigérian de traverser le Niger avant d’atteindre l’Algérie, d’où il serait exporté vers l’Europe. Ce partenariat stratégique inclut plusieurs engagements clés, notamment un contrat de mise à jour de l’étude de faisabilité, des accords de compensation et un accord de non-divulgation, renforçant ainsi la coopération trilatérale entre ces nations.
Le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a souligné que la mise à jour de l’étude de faisabilité permettrait d’accélérer le projet et d’en réduire les coûts, tout en garantissant une fourniture stable de gaz pour les marchés européens. Ce projet vise à répondre aux besoins croissants en énergie de l’Europe et à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz naturel. En réalité, la concrétisation du gazoduc transsaharien représente un enjeu stratégique, non seulement pour les économies des trois pays partenaires, mais aussi pour la stabilité énergétique du continent africain.
L’impact de ce projet dépasse largement les frontières des trois pays signataires. En effet, le gazoduc transsaharien pourrait bien redéfinir l’équilibre énergétique mondial, en permettant à l’Afrique de jouer un rôle central dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe. De plus, l’Algérie, en particulier, voit dans ce projet une opportunité de renforcer sa position de leader dans le secteur du gaz naturel et d’attirer davantage d’investissements étrangers.
Face à cette avancée, le rêve marocain de détourner ce gazoduc pour le faire passer sur son territoire semble désormais irrémédiablement compromis. L’Algérie, forte de ses accords avec le Nigéria et le Niger, a mis fin aux espoirs marocains de prendre une part plus grande dans ce projet énergétique d’envergure. L’influence géopolitique et économique du Maroc, qu’il comptait renforcer grâce à ce gazoduc, doit maintenant faire face à une réalité où ses ambitions sont contrariées par l’unité et la coopération des trois nations d’Afrique du Nord et de l’Ouest.
Il est indéniable que ce projet a un potentiel énorme pour transformer les relations énergétiques entre l’Afrique et l’Europe, mais aussi pour redéfinir les relations diplomatiques au sein de la région. Le Maroc, qui avait des vues sur ce gazoduc, se retrouve aujourd’hui sur la touche, et les dirigeants algériens, nigérians et nigériens voient leur partenariat renforcer la place de l’Algérie sur la scène énergétique internationale. Ce tournant marque la fin d’une ambition marocaine de jouer un rôle central dans cette infrastructure vitale, et ouvre la voie à une nouvelle dynamique de coopération énergétique en Afrique.
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