L’Algérie franchit une étape décisive vers l’autosuffisance en matière de semences de céréales, un produit longtemps importé notamment de France, mais dont le pays n’a plus fait appel depuis le début de la crise diplomatique entre Alger et Paris. Ce changement de cap majeur confirme que l’Algérie a désormais la capacité de produire localement les semences indispensables à sa souveraineté alimentaire, en particulier grâce à l’effort considérable déployé dans quatorze wilayas du Sud qui se positionnent désormais en tête de la production nationale. Le gouvernement algérien a ainsi mobilisé des moyens logistiques impressionnants pour assurer la réussite de la saison des récoltes, concentrant ses efforts sur cette région stratégique qui transforme et fournit des produits céréaliers essentiels, jusque-là importés de France.
Selon des sources officielles du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pas moins de 770 camions ont été engagés pour transporter les récoltes provenant des zones agricoles de ces quatorze wilayas du Sud. Parmi ces véhicules, 129 camions Mercedes-Benz, récemment acquis pour leur grande capacité de chargement, assurent le transport des semences depuis les exploitations agricoles vers les centres de regroupement, avant leur transfert vers les coopératives céréalières et légumineuses. Cette organisation logistique témoigne d’une volonté claire d’assurer l’indépendance nationale en matière de produit agricole, éloignant ainsi l’Algérie de sa dépendance traditionnelle à la France pour ce type de denrée.
Le succès de cette politique se reflète dans les chiffres : selon « Ennahar Online », les quatorze wilayas concernées, organisées autour de dix coopératives, ont atteint une production abondante, nettement supérieure à celle des années précédentes. Cette progression remarquable est rendue possible grâce à la mobilisation d’une main-d’œuvre importante, composée de plus de cinq cents ouvriers dédiés à la récolte. Ce niveau d’engagement humain et matériel illustre parfaitement la détermination algérienne à substituer à l’ancien produit importé de France une production locale solide et durable.
Un autre élément clé de cette réussite est le réseau de 350 centres de regroupement, baptisés « Al-Wasit », qui jouent un rôle majeur dans la chaîne logistique. Ces centres facilitent le transport des récoltes, en particulier dans le Sud du pays, où les distances parcourues par les transporteurs peuvent dépasser 200 kilomètres pour acheminer les semences des exploitations agricoles vers les coopératives. Ce système logistique fluide permet d’optimiser la collecte et la distribution des produits céréaliers, garantissant ainsi une meilleure qualité et disponibilité sur le marché intérieur, sans recourir à l’importation de semences de France.
Il est aussi important de noter que plusieurs investisseurs privés ont investi dans leur propre matériel de transport, participant activement à la transformation et à la redistribution des produits agricoles. Cette implication du secteur privé dans la filière agricole renforce l’autonomie de l’Algérie face à son ancien partenaire commercial qu’est la France, en assurant une chaîne d’approvisionnement locale plus efficace et moins dépendante des importations.
Cette avancée vers l’autosuffisance en semences de céréales s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement algérien de sécuriser les produits agricoles essentiels à la population, en réduisant la dépendance envers des pays étrangers, notamment la France. Le fait que l’Algérie n’ait pas importé un seul grain de blé depuis le début de la crise politique avec la France souligne cette dynamique de rupture avec les anciennes habitudes commerciales. Le pays s’appuie désormais sur un modèle de production intégré et régionalisé, particulièrement visible dans les 14 wilayas du Sud qui sont devenues les piliers d’une filière stratégique pour la sécurité alimentaire nationale.
Le produit « céréales », longtemps associé à une dépendance envers la France, devient ainsi un symbole fort de la souveraineté algérienne retrouvée. En développant une production locale performante et en structurant une logistique adaptée, l’Algérie renforce sa capacité à nourrir sa population avec des produits issus de ses propres terres. Ce changement ne concerne pas seulement la production, mais aussi la transformation et la distribution, qui bénéficient d’une organisation renouvelée, centrée sur les spécificités du territoire algérien.