Le décès de Sid Ahmed Ghozali a suscité une vive émotion à travers l’Algérie, tant l’homme a marqué l’histoire politique du pays. À l’annonce de sa disparition, le président Abdelmadjid Tebboune a rendu un hommage appuyé à celui qui fut un acteur clé de la vie politique et économique algérienne. Dans un message empreint de solennité et de respect, le chef de l’État a salué la mémoire d’un homme qui a consacré sa vie au service de la nation, naviguant entre les hautes sphères du pouvoir et les grands bouleversements qui ont jalonné l’histoire contemporaine du pays.
« L’Algérie a perdu aujourd’hui un grand homme qui a servi le pays à travers plusieurs postes de responsabilités au sein de l’État. Il a marqué par son empreinte comme une personnalité nationale et influente. Il a été témoin de périodes décisives marquant des transformations majeures et des événements importants », a écrit le président Tebboune dans son message de condoléances.
Sid Ahmed Ghozali laisse derrière lui l’image d’un technocrate rigoureux et d’un homme d’État au parcours dense. Sa carrière débute dans l’ombre des premiers gouvernements post-indépendance, où il se spécialise dans les questions économiques et énergétiques. À la tête de Sonatrach pendant plus d’une décennie, il joue un rôle clé dans la gestion des ressources stratégiques du pays et dans la consolidation de l’indépendance énergétique de l’Algérie. Ce passage lui confère une stature particulière qui lui ouvre les portes du gouvernement, où il enchaîne plusieurs postes ministériels avant d’atteindre le sommet de l’exécutif en tant que chef du gouvernement en 1991.
Cette période est marquée par des événements cruciaux qui scelleront le destin du pays pour les décennies suivantes. Chargé d’organiser les premières élections législatives pluralistes de l’Algérie indépendante, Sid Ahmed Ghozali se retrouve au cœur d’une séquence politique explosive, où les enjeux dépassent largement le cadre institutionnel. L’annulation du second tour du scrutin plonge le pays dans une crise profonde, et son départ du gouvernement en 1992 marque la fin d’une ère. Pourtant, l’homme ne quitte jamais réellement la scène politique, multipliant les initiatives, tentant même de briguer la présidence, sans jamais parvenir à retrouver un rôle de premier plan.
Dans son hommage, le président Tebboune a salué un intellectuel et un homme d’État qui a marqué son époque. « Nous disons adieu avec émotion et tristesse à l’un des intellectuels de l’élite et compétences qui a assumé les hautes responsabilités et qui s’est distingué par sa riche contribution à la scène politique nationale », a-t-il ajouté, avant d’exprimer son soutien à la famille du défunt.
Le message de condoléances du président Tebboune traduit la reconnaissance de l’État envers un homme qui, malgré les controverses et les épreuves, a su incarner une certaine vision de la gouvernance et du service public. Loin des clivages partisans, son parcours témoigne d’une fidélité à une idée de l’Algérie moderne, où la compétence et l’expertise primaient sur les considérations politiciennes. Son décès sonne ainsi comme la disparition d’un témoin privilégié des grandes mutations du pays, d’un acteur parfois en première ligne, parfois en retrait, mais toujours présent dans les moments décisifs.
Au-delà du cercle politique, de nombreux citoyens et observateurs voient en lui une figure symbolique de l’histoire récente du pays. Sa rigueur, son engagement et son approche pragmatique de la gestion publique ont marqué plusieurs générations d’administrateurs et de décideurs. Pour beaucoup, son nom reste associé à une époque où les grands défis du développement et de la souveraineté économique étaient au cœur des préoccupations nationales. Son passage à la tête de Sonatrach en est l’illustration parfaite, à une époque où la maîtrise des ressources énergétiques était un enjeu fondamental pour l’Algérie indépendante.
L’hommage du président Tebboune s’inscrit ainsi dans une tradition de reconnaissance envers les figures marquantes de la nation. En soulignant son apport et en exprimant sa tristesse, le chef de l’État rappelle l’importance du devoir de mémoire envers ceux qui ont contribué, à leur manière, à l’édification du pays. « Je présente mes sincères condoléances à la famille du défunt, priant Dieu le Tout-Puissant de lui accorder Sa Sainte Miséricorde, de l’accueillir dans Son vaste paradis et de prêter à sa famille patience et réconfort », a conclu le président.
Le décès de Sid Ahmed Ghozali marque donc la fin d’un chapitre de l’histoire politique algérienne. Son parcours, fait de succès, de défis et de moments critiques, restera un cas d’étude pour les historiens et analystes de la vie politique nationale. Son héritage, lui, continuera d’alimenter les réflexions sur la gouvernance, l’économie et l’évolution institutionnelle du pays. Dans ce moment de recueillement, l’Algérie se souvient d’un serviteur de l’État, d’un témoin d’une époque révolue, mais dont les enseignements résonnent encore aujourd’hui.
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