L’onde de choc provoquée par les déclarations incendiaires de Louis Sarkozy continue de faire des vagues, et cette fois, c’est l’Algérie qui contre-attaque de manière officielle et inattendue. En réaction aux propos jugés d’une extrême gravité du fils de l’ancien président français, Alger a décidé de prendre les devants en engageant une action judiciaire contre lui devant les tribunaux français. C’est en effet ce qu’annonce le média étatique algérien El Moudjahid.
Tout est parti d’une interview explosive accordée au journal Le Monde, où Louis Sarkozy, dans un élan de provocation assumée, a tenu des propos qui ont aussitôt enflammé la scène diplomatique franco-algérienne. « Si j’étais aux manettes et que l’Algérie arrêtait Boualem Sansal, je brûlerais l’ambassade, je stopperais tous les visas, j’augmenterais de 150% les tarifs douaniers… », a-t-il affirmé, croyant peut-être s’attirer les faveurs d’une certaine frange de l’opinion française. Mais ce qui devait être une démonstration d’autorité s’est transformé en un véritable boomerang diplomatique.
L’Algérie n’a pas tardé à réagir. En déposant une plainte en bonne et due forme contre Louis Sarkozy, Alger marque un point et rappelle que la souveraineté et la sécurité de ses représentations diplomatiques ne sont pas à prendre à la légère. Cette plainte s’ajoute à celles déjà initiées par plusieurs organisations, dont SOS Racisme, qui a dénoncé un appel « inadmissible » à la violence, et une association algérienne basée à Lyon qui a également saisi la justice.
Pour Alger, il ne s’agit pas seulement d’un outrage diplomatique, mais d’une menace directe contre une mission officielle, ce qui constitue une violation grave des conventions internationales. L’ambassade d’Algérie à Paris, cible de cette attaque verbale, a donc jugé nécessaire de réagir avec fermeté.
Ce qui étonne davantage dans cette affaire, c’est l’absence totale de réaction du gouvernement français. Alors que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est prompt à intervenir dès qu’il s’agit de sujets touchant à l’Algérie, il est resté étrangement silencieux face à cet appel explicite à la destruction d’une représentation diplomatique étrangère sur le sol français. Un mutisme qui n’a pas manqué d’alimenter les interrogations et de renforcer le sentiment d’un traitement différencié des affaires lorsqu’elles concernent certains acteurs.
Louis Sarkozy, connu pour ses prises de position parfois controversées, pourrait se retrouver dans une situation bien inconfortable, à cause de ses propos sur l’Algérie. Ses déclarations, au-delà de leur dimension politique, pourraient tomber sous le coup de la loi française qui réprime sévèrement les incitations à la violence et aux actes criminels. Il est peu probable que la justice française puisse ignorer cette affaire, d’autant plus qu’elle a déjà pris en charge des dossiers similaires par le passé.
L’ironie du sort veut que Sarkozy junior, qui espérait peut-être par ce coup d’éclat, en citant l’Algérie, se construire une stature politique, se retrouve maintenant dans une position délicate. Cette affaire risque de ternir son image et de compliquer ses ambitions, si ambitions politiques il y avait.
Le dossier est désormais entre les mains de la justice, et l’Algérie compte bien suivre cette affaire de près. Reste à savoir si cette plainte aboutira à une condamnation ou si elle se heurtera à des considérations politiques. Une chose est sûre : Louis Sarkozy ne s’attendait probablement pas à une telle riposte. Son entrée fracassante dans le débat politique risque bien de se transformer en un véritable bourbier judiciaire, avec des conséquences bien réelles.
En attendant, du côté français, c’est toujours le silence radio. Une absence de réaction qui, en Algérie comme en France, ne manque pas de faire jaser.
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