« L’Algérie que nous aimons… » : propos chocs de Macron

Macron

Le 6 janvier 2025, Emmanuel Macron a pris la parole devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée pour exprimer sa profonde inquiétude au sujet de l’incarcération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Le président français a qualifié de « déshonorable » la décision des autorités algériennes de maintenir en détention un homme gravement malade, soulignant qu’une telle posture était indigne d’un pays tel que l’Algérie.

« L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’histoires et de liens humains entre en une histoire qui la déshonore », a déclaré Macron. Il a exprimé son mécontentement face au traitement réservé à Boualem Sansal, précisant que « ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est » de refuser à un homme la possibilité de se soigner alors qu’il se trouve dans un état de santé préoccupant.

Le président français a insisté sur l’arbitraire de la détention de l’écrivain, qui est « détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens ». Pour Macron, cette situation va à l’encontre des valeurs de liberté d’expression et de respect des droits humains que la France défend. Il a appelé le gouvernement algérien à faire preuve de « bon sens » et à libérer Sansal. « Nous demandons instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal, ce combattant de la liberté », a-t-il martelé, soulignant que l’incarcération de l’écrivain était injustifiable.

Le président Macron n’a pas manqué de rappeler les liens historiques et les relations étroites entre les peuples français et algérien, mais a exprimé son désaveu vis-à-vis du gouvernement algérien dans cette affaire. « Nous aimons le peuple algérien et son histoire », a-t-il affirmé, ajoutant que « nous demandons à son gouvernement de libérer Boualem Sansal, un combattant de la liberté ». Ces déclarations viennent renforcer la position de la France qui considère cette incarcération comme une violation des principes fondamentaux.

Macron a également souligné l’importance de la liberté d’expression, un droit qu’il juge essentiel et qui devrait être respecté dans tous les pays, y compris en Algérie. « La France est très attachée à la liberté d’expression, la liberté d’opinion », a-t-il rappelé, soulignant que les raisons ayant conduit à l’incarcération de Boualem Sansal étaient « non valables » aux yeux de la France.

Ce n’est pas la première fois que l’affaire Boualem Sansal suscite des tensions diplomatiques. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait récemment qualifié l’écrivain de « imposteur » envoyé par la France, des propos qui ont intensifié la crise entre les deux pays. Boualem Sansal, auteur de l’ouvrage « 2084: La fin du monde », a été arrêté en novembre 2024 en raison de accusations d’atteinte à la sûreté de l’État, ce qui a profondément choqué les autorités françaises et la communauté internationale.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait exprimé de son côté ses préoccupations concernant la situation de l’écrivain. Il a rappelé que la France est « très attachée à la liberté d’expression » et a également manifesté son inquiétude quant à l’état de santé de Sansal, qui se trouve actuellement dans une unité de soins.

Ce conflit diplomatique intervient alors que les relations entre la France et l’Algérie sont déjà tendues depuis plusieurs mois. La décision d’Emmanuel Macron, en 2024, de soutenir la position du Maroc sur la question du Sahara occidental a exacerbé les tensions, et l’arrestation de Boualem Sansal semble être le dernier épisode d’une longue série de frictions entre les deux pays.

Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement à entretenir des relations de qualité avec l’Algérie mais a souligné que ces relations devaient être basées sur le respect mutuel des droits humains et des valeurs fondamentales. « Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie », a-t-il déclaré, mais « ce n’est pas le cas aujourd’hui ». L’appel à la libération de Boualem Sansal et la critique de l’arrestation de l’écrivain reflètent une position ferme de la France face aux décisions du gouvernement algérien.

 

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