L’Algérie réalise une économie de 17 millions de dollars

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Depuis le lancement de la commercialisation du lait de vache subventionné en mai dernier, l’Algérie a réussi à réduire significativement ses importations de poudre de lait. Une économie substantielle de plus de 17 millions de dollars a ainsi été réalisée par l’Algérie, selon la Présidente-directrice générale du Groupe Industriel des Productions Laitières (Giplait), Samah Lahlouh. Cette initiative, qui s’inscrit dans la politique de souveraineté alimentaire du pays, marque une avancée importante dans la réduction de la dépendance aux importations de produits laitiers.

La production locale de lait de vache subventionné s’est rapidement développée, atteignant un volume de 68 millions de litres en seulement quelques mois. Ce succès est le fruit d’un travail de fond mené par les autorités et les acteurs du secteur agroalimentaire afin d’encourager l’élevage bovin et l’exploitation des ressources nationales. En effet, le lait de vache transformé localement est désormais vendu au prix réglementé de 25 DA le sachet, rendant le produit accessible à la population tout en limitant l’impact sur les finances publiques.

La stratégie mise en place par le ministère de l’Agriculture repose sur plusieurs leviers. D’une part, la généralisation progressive de la production nationale de lait à toutes les laiteries, y compris celles du secteur privé, doit permettre d’augmenter la disponibilité du produit sur l’ensemble du territoire. D’autre part, des investissements conséquents ont été réalisés dans le développement des infrastructures de production et de distribution. À ce titre, la nouvelle usine de Rouïba, qui vient de lancer ses premières étapes expérimentales de production, joue un rôle clé dans cette dynamique en renforçant les capacités de transformation du lait cru.

L’impact économique de cette politique est indéniable. En diminuant ses importations de poudre de lait, l’Algérie résalie une économie conséquente et préserve ses réserves de change et réduit sa dépendance aux marchés internationaux, souvent soumis aux fluctuations des prix des matières premières. Cette autonomie progressive permet également d’offrir des débouchés économiques aux éleveurs locaux, qui bénéficient d’une demande accrue pour leur production laitière. La filière bovine, en plein essor, profite ainsi d’un soutien renforcé de la part des pouvoirs publics, à travers des subventions et des mesures incitatives visant à améliorer la qualité et la productivité du secteur.

Par ailleurs, la préparation du marché pour le mois de Ramadhan a été une priorité pour Giplait. La consommation de produits laitiers connaît généralement une forte hausse durant cette période, ce qui nécessite une anticipation logistique et une production soutenue. Selon Mme Lahlouh, toutes les dispositions ont été prises pour assurer une couverture optimale des besoins des consommateurs, avec un approvisionnement régulier dans toutes les wilayas du pays. Grâce à une planification rigoureuse et à l’engagement des acteurs de la filière, la disponibilité du lait en sachet sera assurée sans perturbation majeure.

Cette transition vers une production plus autonome représente un tournant stratégique pour le secteur laitier algérien. La réussite du projet repose sur la capacité des exploitations locales à maintenir un niveau de production stable et sur l’efficacité des structures de transformation à absorber cette matière première. Dans cette optique, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour moderniser les fermes laitières, améliorer les conditions d’élevage et optimiser les processus de collecte et de distribution.

L’initiative lancée par Giplait et soutenue par les autorités illustre la volonté du pays de renforcer son indépendance alimentaire et de valoriser son potentiel agricole. Si la tendance actuelle se poursuit, l’Algérie pourrait, à terme, réduire encore davantage ses importations de lait en poudre et envisager une production nationale couvrant une plus grande part de la demande locale. Ce projet ambitieux, qui bénéficie du soutien de l’État et de l’implication des producteurs, s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification économique et de réduction des importations stratégiques.

Ainsi, la commercialisation du lait de vache subventionné constitue une avancée majeure pour l’Algérie, qui parvient ainsi à conjuguer autonomie alimentaire et économie budgétaire. La baisse de la facture d’importation de 17 millions de dollars en quelques mois seulement témoigne de l’efficacité de cette politique, qui pourrait servir de modèle pour d’autres secteurs agricoles. L’avenir du marché laitier algérien repose désormais sur la consolidation de cette dynamique, avec pour objectif une production nationale toujours plus compétitive et durable.

 

 

 

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