L’Algérie signe des contrats d’exportation avec 3 pays

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Le secteur pharmaceutique d’Algérie vient d’enregistrer une avancée significative, sur le plan continental, avec la signature de cinq contrats d’exportation de médicaments et de dispositifs médicaux vers trois pays d’Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle, annoncée par la télévision nationale, marque une étape importante dans la stratégie de l’Algérie visant à renforcer sa présence sur les marchés africains et à promouvoir la production locale à l’international. Ces accords, dont la valeur globale atteint les 10 millions de dollars, constituent une preuve supplémentaire que l’industrie pharmaceutique nationale gagne en maturité, en expertise et en compétitivité.

Les signatures des contrats d’exportation ont été effectuées à l’occasion de la clôture du salon Clinvest Expo, organisé au Palais des Expositions à Alger, capitale de l’Algérie. Cet événement, qui s’est tenu en parallèle de la Conférence ministérielle africaine consacrée à la production locale de médicaments du 27 au 29 novembre, a réuni des responsables, des investisseurs, des experts de la santé ainsi que des opérateurs pharmaceutiques venus de plusieurs pays. Il a servi de plateforme d’échanges et de partenariats, illustrant la volonté croissante de l’Afrique de renforcer son autonomie sanitaire et de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations extra-continentales.

Trois entreprises algériennes ont pris part à cette opération d’exportation, en concluant des accords avec la société mauritanienne King Pharma, un acteur qui dispose également d’implantations au Mali et au Sénégal. Les entreprises concernées — Top Gloves, Eurl Génise et Pharma Invest — ont été retenues pour la qualité de leurs produits, leur conformité aux normes internationales et leur capacité à répondre aux besoins des marchés africains. Chacune d’elles apportera son expertise et ses gammes de produits, allant des médicaments courants aux équipements de protection médicale, en passant par des produits spécialisés destinés à renforcer l’offre pharmaceutique dans les pays partenaires.

La cérémonie de signature a été marquée par la présence de plusieurs personnalités importantes du secteur de la santé en Algérie. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouassim Kouidri, a salué l’aboutissement de ces contrats qui s’inscrivent dans une dynamique de valorisation du produit national et de diversification des débouchés économiques. À ses côtés, le ministre de la Santé, Mohamed Sedik Ait Massoudène, a affirmé que cette initiative renforçait l’image d’une Algérie capable de produire des médicaments de haute qualité, conformes aux standards internationaux. Le représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Algérie, Phanuel Habimana, a également assisté à l’événement, soulignant ainsi la dimension régionale et stratégique de ces partenariats.

Les marchés ciblés — la Mauritanie, le Mali et le Sénégal — comptent parmi les pays africains dont les besoins en produits pharmaceutiques ne cessent de croître. Le développement de leurs systèmes de santé, combiné à une demande croissante en médicaments sûrs et abordables, ouvre des perspectives prometteuses pour les exportateurs algériens. Les produits expédiés depuis l’Algérie permettront non seulement de répondre à ces besoins, mais aussi de renforcer la coopération Sud-Sud, un axe stratégique encouragé depuis plusieurs années par les autorités algériennes.

Pour les entreprises algériennes concernées, ces contrats représentent une occasion unique d’élargir leur présence sur le continent. Top Gloves, connue pour sa production d’équipements de protection médicale, devrait exporter notamment des gants médicaux destinés aux établissements hospitaliers. Eurl Génise, active dans la fabrication de dispositifs et consommables médicaux, apporte une offre complémentaire, tandis que Pharma Invest se concentre sur des produits pharmaceutiques finalisés adaptés aux besoins des marchés africains. Ensemble, ces entreprises entament une nouvelle étape dans leur développement, soutenues par un cadre réglementaire national de plus en plus favorable à l’exportation.

L’Algérie cherche depuis plusieurs années à renforcer son industrie pharmaceutique et à réduire ses importations massives de médicaments. Les efforts déployés pour encourager la production locale, moderniser les usines et certifier les produits commencent à porter leurs fruits, puisque de plus en plus d’opérateurs algériens parviennent à obtenir les autorisations nécessaires pour vendre leurs produits à l’étranger. Les accords signés lors de Clinvest Expo témoignent d’un changement profond, dans lequel la production algérienne n’est plus seulement destinée à un marché interne, mais s’inscrit désormais dans une logique régionale et internationale.

Ces contrats pourraient également ouvrir la voie à d’autres partenariats, notamment avec des pays voisins en quête de fournisseurs fiables. La réussite de cette démarche dépendra de la capacité des entreprises algériennes à maintenir un niveau de qualité constant et à répondre aux exigences logistiques liées à l’exportation. Néanmoins, les observateurs se montrent optimistes, car l’écosystème pharmaceutique national semble progresser dans la bonne direction.

En engageant des relations commerciales structurées avec des pays d’Afrique de l’Ouest, l’Algérie confirme son ambition de devenir un acteur pharmaceutique régional. Cette avancée profite non seulement à l’économie nationale, mais renforce aussi la coopération entre les États africains dans un domaine aussi essentiel que la santé publique. L’avenir dira si cette dynamique se poursuivra, mais une chose est sûre : ces cinq contrats marquent une étape importante dans l’expansion du médicament algérien au-delà des frontières.