L’Algérie trouve le moyen d’économiser plus de 3 milliards de dollars

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L’Algérie, actuellement dépendante de l’importation de maïs gras et d’oléagineuses pour répondre à ses besoins, a décidé de prendre des mesures audacieuses pour réduire sa facture d’importation qui s’élève chaque année à 3,35 milliards de dollars. Dans une volonté claire de renforcer sa sécurité alimentaire et de valoriser ses ressources agricoles, le pays met en place un ambitieux programme de développement des cultures stratégiques, dont le lancement est prévu pour mars prochain.

La production locale de maïs gras et d’oléagineuses, tels que le tournesol, le colza et le soja, représente pour l’Algérie une opportunité stratégique. Ce secteur, aujourd’hui entièrement dépendant des importations, constitue une part importante des dépenses en devises. Ainsi, l’objectif de l’État algérien est de réduire cette dépendance à travers la mise en place d’un programme d’envergure, visant à cultiver 520 000 hectares d’ici 2028.

Lors de la rencontre régionale du 26 janvier 2025 à Bouira, Hanane Labiad, Directrice de la valorisation et de la promotion des produits agricoles au ministère de l’Agriculture, a exprimé la confiance du gouvernement dans les capacités du pays. Selon elle, l’Algérie dispose de tous les moyens nécessaires, tant humains que naturels, pour produire localement ces cultures stratégiques. Le pays bénéficie de terres agricoles vastes et de ressources en eau suffisantes pour réussir cette transition vers une agriculture plus autonome.

Ce programme de développement est conçu pour atteindre une superficie de 220 000 hectares de maïs gras et de 300 000 hectares d’oléagineuses à l’horizon 2028. Dès mars 2025, une première phase verra la mise en culture de 30 000 hectares de maïs gras, répartis entre le nord et le sud du pays, ainsi que 60 000 hectares d’oléagineuses. Ces chiffres démontrent l’ampleur de l’investissement que l’Algérie consacre à cette initiative.

Pour ce faire, le pays ne se contente pas de disposer des ressources naturelles, il met également en place des dispositifs d’accompagnement pour faciliter la participation des agriculteurs. Les acteurs du secteur sont encouragés à s’engager pleinement dans ce programme grâce à des incitations financières et des mécanismes de soutien. Parmi ces mesures, la Caisse régionale de la mutualité agricole (CRMA) propose une réduction de 50% sur les assurances pour les agriculteurs investissant dans la culture de maïs gras et d’oléagineuses, une incitation de taille pour les producteurs locaux.

L’objectif principal de cette initiative est de réduire la dépendance de l’Algérie à l’égard des importations de produits essentiels, tout en stimulant la production locale. Actuellement, l’Algérie importe chaque année 1,6 milliard de dollars de maïs gras, un produit clé pour l’alimentation du bétail, ainsi que 1,75 milliard de dollars en oléagineuses et huile brute. Ces importations pèsent lourd sur les finances du pays et font du maïs gras et des oléagineuses des produits particulièrement stratégiques.

Le programme lancé par l’Algérie vise donc à pallier cette situation en produisant localement ce qui est aujourd’hui nécessairement importé. En réduisant ces importations, l’Algérie espère réaliser d’importantes économies en devises, tout en renforçant la résilience de son agriculture. Pour cela, le gouvernement mise sur une collaboration étroite avec les agriculteurs, les investisseurs et les institutions spécialisées dans le secteur agricole.

Ce programme se distingue par son approche intégrée, alliant l’extension des surfaces cultivées à une modernisation des méthodes de culture. Lors de la rencontre régionale à Bouira, plusieurs experts ont partagé les meilleures pratiques agricoles et les innovations techniques permettant de maximiser la productivité tout en respectant les principes de durabilité. En parallèle, le ministère de l’Agriculture travaille avec les acteurs du secteur pour garantir la mise en place de structures de soutien adéquates, telles que des crédits bonifiés et des aides à la mécanisation.

L’Algérie, en mettant en place ce projet ambitieux, espère non seulement sécuriser ses approvisionnements en matières premières agricoles, mais aussi dynamiser son secteur agricole et générer des emplois. De plus, cette initiative pourrait également avoir un impact positif sur le développement des industries agroalimentaires locales, qui pourront ainsi bénéficier de matières premières produites localement plutôt que d’importations coûteuses.

Ainsi, le programme de développement des cultures stratégiques de l’Algérie est une démarche proactive visant à redéfinir les bases de la souveraineté alimentaire. En produisant localement le maïs gras et les oléagineuses, le pays non seulement réduira sa facture d’importation de plusieurs milliards de dollars, mais contribuera également à un modèle agricole plus durable et plus résilient face aux défis économiques mondiaux.

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