C’est dans une atmosphère empreinte de solennité et d’espoir qu’un nouveau chapitre s’écrit entre l’Algérie et la Turquie, deux nations liées par une histoire riche et une ambition commune tournée vers l’avenir. La visite du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, à Oran, suivie d’un passage attendu à Alger, marque une étape charnière dans le raffermissement de la coopération bilatérale. L’inauguration du siège du consulat turc dans la capitale de l’Ouest algérien, en présence des plus hautes autorités locales et du secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, incarne une volonté politique assumée de consolider une présence turque pérenne sur le territoire algérien, notamment dans une région stratégique à fort potentiel de développement. Notons qu’un partenariat dans le domaine du tourisme entre la Turquie et l’Algérie est en cours de développement, d’après un responsable algérien.
L’ambition d’Ankara ne se limite plus aux seuls champs de l’économie ou de la diplomatie classique. En effet, à travers une série de gestes concrets, la Turquie confirme son engagement dans une coopération multidimensionnelle, où le tourisme s’annonce comme un nouveau levier d’action structurant. Cette orientation a été mise en exergue par Zeki Güvercin, président du Forum international turc de l’investissement et de l’éducation (ITEF), pour qui le domaine touristique constitue désormais l’un des axes les plus prometteurs de ce partenariat.
Partenariat dans le domaine du tourisme avec l’Algérie : Güvercin précise
Contacté par El Moudjahid, il a affirmé que « le développement d’un partenariat dans le domaine du tourisme entre l’Algérie et la Turquie s’annonce prometteur. Il prend pour exemple significatif l’initiative récente de la compagnie Air Algérie, qui a décidé de porter à sept le nombre de vols hebdomadaires reliant Alger à Ankara, contre quatre auparavant. Cette hausse de fréquence illustre à elle seule le dynamisme attendu dans les échanges humains, culturels et économiques entre les deux capitales.
La tenue imminente de la troisième réunion du Groupe de planification conjoint (GPC) à Alger, sous la co-présidence des ministres des Affaires étrangères des deux pays, témoigne d’une préparation rigoureuse du prochain Conseil de coopération stratégique de haut niveau. Ce rendez-vous majeur, qui se tiendra à l’occasion de la visite programmée du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Turquie, devrait consacrer un partenariat renforcé autour de secteurs prioritaires. De l’énergie aux industries émergentes, en passant par l’agriculture saharienne, la sécurité alimentaire et les technologies, les domaines de coopération s’élargissent de manière significative, avec une ambition clairement affichée de bâtir une relation de long terme, équilibrée et mutuellement avantageuse.
La diplomatie économique, concept désormais central dans la stratégie extérieure d’Ankara, s’illustre pleinement à travers la multiplication des initiatives concrètes, comme le prolongement de l’accord d’approvisionnement en gaz naturel algérien jusqu’en 2027, ou encore la perspective de créer une société mixte entre Sonatrach et des partenaires turcs pour l’exploration pétrolière. Dans le même esprit, l’expérience réussie du projet agricole à Adrar sur 4 000 hectares, dont les produits sont exportés vers l’Afrique de l’Ouest, positionne l’Algérie comme une plateforme régionale d’excellence en matière de production durable. Cet intérêt croissant s’étend également aux domaines des énergies renouvelables, des mines, de l’industrie pharmaceutique et de la formation professionnelle, traduisant une vision partagée d’un avenir résolument tourné vers l’innovation.
Mais c’est peut-être dans le domaine du tourisme que l’alliance algéro-turque montre aujourd’hui l’un de ses plus grands potentiels inexploités. Le développement de liaisons aériennes plus fréquentes entre Alger et Ankara constitue une première réponse à la demande croissante de mobilité entre les deux pays. Il s’agit là d’une passerelle précieuse pour favoriser la découverte réciproque, dynamiser les investissements liés à l’hospitalité, et renforcer la visibilité de chaque destination sur la scène internationale. Dans un contexte où les industries du voyage et de l’accueil cherchent à se réinventer, cette orientation pourrait devenir un catalyseur puissant de croissance et de rapprochement entre les peuples.
À travers cette dynamique nouvelle, l’Algérie affirme sa capacité à nouer des partenariats stratégiques avec des acteurs majeurs du tourisme mondial comme la Turquie, tout en inscrivant cette coopération dans un cadre plus large et cohérent. La démarche ne se limite pas à un simple échange commercial, mais traduit une vision à long terme où la culture, l’économie, l’innovation et l’amitié entre les peuples forment les piliers d’une alliance durable et évolutive.
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