Le 20 février 2025, un décret présidentiel a été signé en Algérie pour définir les nouvelles modalités d’inscription des étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur du pays. Ce décret marque un tournant significatif dans le secteur éducatif algérien, avec des ambitions qui vont bien au-delà de simples réformes administratives. En effet, il s’agit d’une initiative visant à positionner l’Algérie comme une destination privilégiée pour les étudiants étrangers, notamment ceux venant des pays arabes et africains. Lors de sa visite à Tlemcen, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a exprimé les objectifs de cette nouvelle mesure et a détaillé les impacts positifs qu’elle devrait avoir sur l’université algérienne.
Baddari a affirmé que ce décret présidentiel « fera de l’Algérie une destination privilégiée pour les étudiants internationaux, en particulier ceux issus des pays arabes et africains ». Il a ajouté que cette mesure « témoigne de la qualité de l’enseignement supérieur algérien et de la capacité du peuple algérien à cohabiter avec des étudiants de diverses nationalités ». Ce décret devrait ainsi ouvrir la voie à une véritable internationalisation des universités algériennes, permettant à des étudiants de toutes origines de venir étudier dans des conditions de qualité tout en bénéficiant d’un environnement riche culturellement et humainement. Selon le ministre, cette démarche illustre la volonté du gouvernement algérien de faire rayonner son système éducatif au niveau mondial.
Les ambitions de cette nouvelle orientation sont multiples. En plus d’attirer davantage d’étudiants étrangers, l’Algérie espère également renforcer la visibilité de ses établissements d’enseignement supérieur à l’échelle internationale. « Ce décret apportera un grand bénéfice à l’enseignement supérieur et à l’université algérienne. Il contribuera à renforcer la visibilité des universités algériennes aux niveaux continental et international », a souligné Baddari. La qualité académique et la diversité des formations proposées par les universités du pays seront donc des atouts majeurs pour attirer des étudiants internationaux, tout en favorisant l’échange de savoirs et le développement des compétences locales.
L’Algérie, de par cette nouvelle politique, entend également renforcer sa position stratégique sur la scène éducative internationale. « Ce décret confère à l’Algérie une place stratégique dans le domaine de la formation universitaire », a précisé Baddari. Cela pourrait, à terme, permettre au pays de se positionner comme un leader dans la formation et l’éducation, notamment en Afrique, où la demande en matière d’enseignement supérieur est en constante augmentation. L’Algérie pourrait ainsi devenir un pôle d’attraction pour les jeunes étudiants africains, tout en jouant un rôle central dans la coopération et la solidarité éducative sur le continent.
Les universités algériennes, déjà bien ancrées dans cette dynamique, commencent à en récolter les fruits. L’Université de Tlemcen, par exemple, a été citée par le ministre comme un établissement « pionnier » dans l’accueil des étudiants étrangers. « L’Université de Tlemcen figure parmi les établissements pionniers au niveau national en matière d’accueil des étudiants étrangers, avec plus de 500 étudiants issus de plus de 35 pays, principalement africains », a-t-il souligné. Cette ouverture internationale fait de l’université un modèle à suivre, tout en offrant aux étudiants une expérience académique et interculturelle enrichissante. D’autres établissements du pays devraient suivre cet exemple, créant ainsi un réseau d’universités de plus en plus attractif pour les étudiants étrangers.
Une autre conséquence importante de cette initiative est la place qu’elle donne à l’Algérie sur la scène du « soft power ». Selon Baddari, « l’Algérie est devenue un soft-power dans le domaine de l’enseignement et de la formation supérieure, formant une jeunesse instruite et cultivée provenant de divers pays africains ». Cela signifie que l’Algérie, par la qualité de son enseignement, parvient à développer une influence positive et croissante sur ses voisins et au-delà. L’Algérie, en formant des étudiants de différents horizons, joue un rôle clé en renforçant les liens culturels, scientifiques et économiques avec de nombreux pays africains et arabes. Ce statut de « soft-power » permet au pays de se positionner comme un acteur incontournable dans le domaine de l’éducation et de la formation sur le continent.
Cette dynamique de développement de l’enseignement supérieur ne se limite pas aux seules réformes administratives. Lors de sa visite à Tlemcen, Kamel Baddari a également inauguré les nouveaux locaux du Laboratoire de fabrication (FAB LAB) et des startups au Centre de l’étudiant de l’Université Aboubekr Belkaïd. Ce centre représente un espace où la créativité et l’innovation se rencontrent, soutenant ainsi les jeunes talents et les projets entrepreneuriaux. En outre, une présentation sur la stratégie de l’université en matière de coopération africaine a été organisée à l’Institut africain de l’eau, des énergies renouvelables et des changements climatiques, marquant ainsi un autre exemple de la coopération universitaire en Algérie.
Avec des initiatives comme celle-ci, l’Algérie se positionne comme un acteur clé dans le domaine de l’enseignement supérieur en Afrique, offrant des opportunités uniques pour les étudiants étrangers tout en renforçant son influence à l’échelle mondiale.
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