L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa coopération régionale en obtenant officiellement des licences de pêche dans les eaux territoriales de la Mauritanie. Cette avancée découle directement de la réunion de la commission technique conjointe algéro-mauritanienne, tenue récemment, au cours de laquelle les représentants des deux pays ont signé le procès-verbal activant le protocole de pêche conclu en 2022. Youcef Cherfa, ministre algérien de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a co-présidé cette séance importante aux côtés de son homologue mauritanien, Fadhel Sidati Ahmed Louli, en présence des délégations techniques des deux gouvernements.
Ce partenariat entre l’Algérie et la Mauritanie n’est pas nouveau, mais la mise en œuvre concrète du protocole de pêche marque une étape cruciale dans l’élargissement des relations bilatérales. En effet, grâce à ces licences de pêche, l’Algérie pourra désormais déployer ses activités maritimes dans les eaux riches de la Mauritanie, un pays dont le littoral sur l’océan Atlantique est réputé pour ses ressources halieutiques abondantes. Pour l’Algérie, dont l’industrie de la pêche cherche depuis plusieurs années à se diversifier et à étendre ses capacités d’exploitation, cet accord représente une opportunité stratégique et économique à forte valeur ajoutée.
Les discussions techniques menées par la commission ont également permis d’examiner les moyens de renforcer la coopération bien au-delà de la simple activité de pêche. L’Algérie et la Mauritanie souhaitent intégrer des volets complémentaires tels que l’aquaculture, la construction et la réparation navales, la recherche scientifique marine ainsi que le développement des échanges commerciaux liés à la filière halieutique. Cette approche globale permettra non seulement de dynamiser le secteur de la pêche pour les deux pays, mais aussi de bâtir un modèle de coopération sud-sud exemplaire dans la région.
La délégation mauritanienne, présente en Algérie du 25 au 29 mai, a salué l’esprit de collaboration qui anime les deux nations. L’objectif affiché est clair : faire de la pêche un pilier de l’intégration économique régionale. L’Algérie, forte de son expertise et de ses infrastructures maritimes en développement, pourra ainsi contribuer au développement de la pêche en Mauritanie tout en bénéficiant d’un accès élargi à des zones de pêche jusqu’ici peu exploitées. Pour sa part, la Mauritanie tire parti de l’investissement algérien dans ses eaux, ce qui devrait soutenir ses ambitions de modernisation du secteur.
Il est important de souligner que cette collaboration renforce aussi la dimension politique des relations algéro-mauritaniennes. Le climat de confiance entre Alger et Nouakchott se traduit désormais par des actes concrets, comme l’accord sur les licences de pêche, qui symbolise une volonté commune d’aller de l’avant. L’Algérie, qui a déjà entamé une politique d’ouverture économique vers l’Afrique, voit dans la pêche en Mauritanie une opportunité supplémentaire de jouer un rôle actif dans la coopération régionale.
Enfin, la commission technique conjointe s’est engagée à poursuivre ses travaux afin d’assurer le suivi rigoureux de l’application du protocole. Les ministres ont convenu d’un calendrier de réunions régulières pour évaluer les résultats obtenus et ajuster les modalités si nécessaire. L’Algérie entend ainsi pérenniser sa présence dans les eaux mauritaniennes tout en respectant les normes environnementales et les quotas de pêche établis par la Mauritanie.
Grâce à cette dynamique nouvelle, la pêche devient un levier économique, diplomatique et industriel pour les deux pays. L’Algérie confirme son ambition de devenir un acteur régional incontournable dans le domaine maritime, et la Mauritanie renforce sa souveraineté économique en valorisant ses ressources marines à travers des partenariats équilibrés.