Loin des discours convenus et des prétendues tensions diplomatiques, une réalité méconnue vient de refaire surface : l’occupation des biens immobiliers algériens par la France, à des conditions défiant toute logique économique. En effet, « l’Ambassade de France à Alger paie un loyer inférieur à une chambre de bonne à Paris », affirme l’Agence de Presse Algérienne (APS), une révélation qui met en lumière une inégalité criante dans les relations bilatérales entre les deux pays.
Le siège de l’ambassade de France en Algérie s’étend sur une superficie impressionnante de 14 hectares (140.000 mètres carrés) sur les hauteurs d’Alger. Pourtant, le loyer versé par la France est si bas qu’il semble presque symbolique. Pour comparaison, en plein Paris, un logement exigu sous les toits peut coûter plusieurs centaines d’euros par mois, une somme largement supérieure à ce que la diplomatie française débourse pour occuper l’un des emplacements les plus stratégiques d’Alger. De son côté, la résidence de l’ambassadeur, surnommée « Les Oliviers », s’étend sur 4 hectares (40.000 mètres carrés) et a longtemps été louée au franc symbolique, un privilège inchangé depuis 1962 jusqu’en août 2023.
Ce n’est pas tout. Selon l’APS, « au total, 61 biens immobiliers sont occupés par la France sur le sol algérien, moyennant des loyers ridiculement bas ». Un traitement de faveur qui contraste fortement avec les conditions auxquelles l’Algérie est soumise en France. Alors que Paris impose des tarifs immobiliers exorbitants, l’Algérie, elle, accorde des facilités qui frisent l’absurde.
La question qui se pose est simple : pourquoi une telle disparité ? Si l’on en croit les récents discours politiques français, l’Algérie bénéficierait d’avantages indus dans sa relation avec la France. Or, la réalité révélée par l’APS prouve le contraire. « Si un pays tire un véritable profit des relations bilatérales, c’est bien la France », indique l’agence de presse, mettant en exergue une hypocrisie manifeste de la part de certains responsables politiques français.
L’affaire ne s’arrête pas aux seuls biens immobiliers. Les accords franco-algériens passés au fil des années ont souvent favorisé la France au détriment de l’Algérie. Parmi eux, l’accord de 1968 sur le statut des Algériens en France, qui est constamment remis en question par Paris, alors même qu’il a permis à la France de bénéficier d’une main-d’œuvre qualifiée à moindres coûts pendant des décennies. De même, l’accord de 1994 régissant la coopération économique a davantage profité aux entreprises françaises qu’à celles algériennes, limitant l’expansion de ces dernières sur le marché français.
En convoquant l’ambassadeur de France, M. Stéphane Romatet, le ministère des Affaires étrangères algérien a tenu à remettre les choses au clair. « Si Paris souhaite ouvrir le débat sur la réciprocité et le respect des engagements signés, alors parlons-en ! » ironise l’APS. Une invitation à mettre sur la table l’ensemble des traités passés entre les deux pays et à en évaluer l’équité.
En somme, cette affaire met en lumière un pan des relations franco-algériennes trop souvent passé sous silence. Loin des discours alarmistes et des accusations infondées, les faits sont là : la France a toujours joué un rôle de bénéficiaire discret, profitant des largesses accordées par Alger sans jamais offrir d’avantages comparables en retour. Si le moment est venu de réévaluer ces relations, alors il faudra le faire avec honnêteté et en s’appuyant sur la vérité des chiffres et des faits.
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