L’Arabie Saoudite a récemment réaffirmé sa position ferme sur la question palestinienne, déclarant qu’aucune normalisation avec Israël ne serait envisagée sans la création d’un État palestinien indépendant. Cette annonce fait écho aux déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a lui aussi conditionné toute reconnaissance d’Israël à la naissance d’un État palestinien souverain.
Dans un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères saoudien, le prince héritier Mohammed ben Salmane a rappelé que cette position était « inébranlable et non négociable ». Ce message, réitéré lors de l’ouverture de la première session de la neuvième législature du Conseil de la Choura, a été renforcé quelques semaines plus tard lors du sommet arabe-islamique de Riyad. L’Arabie Saoudite y a plaidé pour la reconnaissance internationale de la Palestine sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.
Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions dans le monde arabe et au-delà. Elle reflète une tendance observée dans plusieurs pays de la région qui, malgré les pressions diplomatiques et économiques, maintiennent leur soutien à la cause palestinienne. L’Algérie, en particulier, partage cette position depuis des décennies et a systématiquement refusé toute relation avec Israël en l’absence d’un règlement définitif du conflit.
Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé cette ligne lors d’une récente interview, précisant que la reconnaissance d’Israël par l’Algérie ne surviendrait qu’« le jour même où il y aura un État palestinien ». Cette posture s’inscrit dans la continuité de la politique étrangère algérienne, historiquement engagée en faveur des droits des Palestiniens et résolument opposée aux accords de normalisation conclus ces dernières années entre Israël et certains États arabes sous l’égide des États-Unis.
L’Algérie n’a jamais caché son scepticisme face aux accords d’Abraham, qui ont vu des pays comme les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan établir des liens diplomatiques avec Israël. Contrairement à ces nations, Alger considère que toute tentative de normalisation sans contrepartie politique pour les Palestiniens revient à abandonner leur cause. Ce rejet est non seulement institutionnel, mais également largement soutenu par l’opinion publique algérienne, pour qui la question palestinienne demeure une priorité historique et morale.
Le positionnement de l’Arabie Saoudite s’aligne désormais sur cette approche, bien qu’il soit perçu par certains analystes comme une manière d’obtenir des concessions dans d’éventuelles négociations futures. En effet, Riyad entretient des relations officieuses avec Israël et a, par le passé, laissé entendre qu’une normalisation pourrait être envisageable dans certaines conditions. Cependant, en posant comme condition préalable la création d’un État palestinien, l’Arabie Saoudite envoie un message fort à la communauté internationale et notamment aux États-Unis, qui soutiennent activement les accords de normalisation.
Cette prise de position saoudienne est également une réponse aux récents développements au sein des Nations unies. Le royaume a appelé la communauté internationale à reconnaître pleinement la Palestine et à soutenir son accession au statut d’État membre de l’ONU. Ce soutien s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer le front arabe en faveur des droits des Palestiniens et de mettre fin aux souffrances engendrées par l’occupation israélienne.
Par ailleurs, l’Arabie Saoudite a tenu à condamner fermement toute atteinte aux droits du peuple palestinien, y compris les politiques de colonisation, les annexions illégales et les tentatives de déplacement forcé. Cette déclaration vient renforcer la pression sur Israël, dont la politique expansionniste en Cisjordanie continue de susciter de vives critiques au sein de la communauté internationale.
L’annonce saoudienne s’inscrit donc dans un contexte géopolitique en pleine mutation, où la question palestinienne reste un point de friction majeur. Alors que certains pays arabes ont choisi de privilégier des intérêts stratégiques et économiques en établissant des relations avec Israël, d’autres, comme l’Algérie et l’Arabie Saoudite, maintiennent une ligne de conduite fondée sur des principes historiques et diplomatiques.
Ce rapprochement de vues entre Alger et Riyad marque une évolution significative au sein du monde arabe. Si l’Arabie Saoudite venait à rester ferme sur cette position, elle pourrait jouer un rôle central dans la redéfinition des équilibres régionaux en ce qui concerne le dossier palestinien. Son influence diplomatique et son poids économique en font un acteur incontournable, capable de faire contrepoids aux tendances actuelles de normalisation et de redonner une dynamique aux initiatives de paix basées sur une solution à deux États.
Dans ce contexte, la question qui se pose désormais est de savoir si cette position saoudienne est durable ou si elle évoluera en fonction des pressions exercées par les puissances occidentales et les réalités du terrain. L’avenir de la diplomatie arabe vis-à-vis d’Israël dépendra en grande partie des développements dans le conflit israélo-palestinien et de la capacité des acteurs régionaux à maintenir une ligne de conduite cohérente et concertée.
Pour l’heure, l’alignement entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite sur cette question envoie un message clair : sans la reconnaissance des droits des Palestiniens et l’établissement d’un État souverain, toute normalisation avec Israël restera une ligne rouge infranchissable.
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