Une réforme monétaire majeure pourrait bientôt voir le jour en Algérie avec la proposition de l’économiste Mohamed Gahche, qui suggère de remplacer le dinar algérien en supprimant un zéro. L’idée consiste à établir un nouveau dinar algérien équivalent à dix anciens, sans modifier le pouvoir d’achat réel, et à moderniser le système financier en Algérie. Selon l’expert, cette mesure permettrait d’améliorer la transparence, de limiter le marché parallèle et d’intégrer davantage de liquidités informelles dans le système bancaire algérien.
Mohamed Gahche souligne que l’économie algérienne est confrontée à plusieurs défis concernant le dinar algérien, notamment la faiblesse de l’inclusion financière, la volatilité du marché des changes et la circulation importante de liquidités hors des circuits officiels. Pour l’Algérie, remplacer le dinar algérien par une version simplifiée constituerait un levier supplémentaire pour appuyer les réformes financières et fiscales déjà en cours. La proposition de Gahche ne se limite pas à un simple changement de billets, elle s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer la stabilité du dinar algérien et la confiance des citoyens en Algérie.
L’économiste rappelle que l’idée n’est pas totalement nouvelle. Il avait déjà publié en 2020 un article intitulé « Le gouvernement devrait supprimer le zéro de la monnaie algérienne – défis et avantages », dans lequel il présentait cette mesure comme un moyen de soutenir la transparence financière et de réduire les liquidités circulant hors des banques en Algérie. Selon Gahche, la réforme du dinar algérien permettrait de recenser les fonds informels et d’améliorer le contrôle fiscal dans le pays.
Le mécanisme proposé repose sur la dénomination : chaque détenteur de l’ancien dinar algérien devrait échanger ses billets contre le nouveau dinar algérien dans les banques. Cette opération garantirait que les transactions soient enregistrées et que les fonds circulent de manière traçable en Algérie. L’économiste estime que ce processus permettrait de révéler l’origine de sommes importantes échappant actuellement à l’impôt, issues du commerce informel, des importations parallèles ou du négoce de devises.
Mohamed Gahche associe cette réforme monétaire à d’autres mesures de contrôle. Il propose notamment l’ouverture obligatoire d’un compte bancaire pour procéder à l’échange, et l’utilisation des fonds exclusivement par virements ou chèques, avec une limitation des retraits en espèces importants. Cette mesure viserait à sécuriser les flux financiers et à lutter contre le blanchiment d’argent, tout en rendant le système monétaire algérien plus fiable.
L’expert évoque également la libéralisation encadrée du marché des changes, avec l’octroi de licences à des bureaux de change privés en Algérie, qui seraient soumis à une réglementation stricte et à un système fiscal flexible. Toutes les opérations seraient enregistrées, ce qui permettrait un meilleur contrôle des flux de devises et réduirait la spéculation sur le dinar algérien.
Enfin, Gahche rappelle que la réforme du dinar algérien ne suffira pas à elle seule. Elle devra être accompagnée d’un ensemble de mesures économiques : développement de la production locale, renforcement de l’industrie manufacturière, réduction du déficit commercial, accords bilatéraux avec les pays voisins et promotion du tourisme pour générer des devises. La réussite de ce projet en Algérie dépendra d’un cadre juridique clair, d’une période de transition bien définie et d’une campagne de sensibilisation pour expliquer aux citoyens les avantages de ce nouveau dinar algérien.