Le Maroc a poignardé l’Algérie dans le dos : c’est Macron qui le dit 

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Le discours prononcé par Emmanuel Macron lors de sa visite officielle au Maroc a suscité une grande attention, notamment en Algérie, en raison de passages où le président français a évoqué des moments historiques sensibles entre la France, le Maroc, et l’Algérie. Invitée par le roi Mohammed VI, la visite de Macron s’inscrit dans un contexte de rapprochement entre la France et le Maroc, mais ses propos sur la position marocaine lors de la guerre d’Algérie ont réveillé des tensions latentes. En effet, en évoquant le soutien du Maroc à la France contre l’Algérie pendant la période coloniale, Macron a touché une corde sensible, créant des réactions à la fois au Maroc et en Algérie.

Dans son discours devant les membres des deux Chambres du Parlement marocain, le président français a longuement abordé l’histoire commune entre la France et le Maroc, soulignant les liens historiques, culturels et politiques qui unissent les deux pays. Macron a évoqué les nombreuses ambassades échangées entre la France et le Maroc au fil des siècles, ainsi que la fascination des artistes français pour le Royaume chérifien. Il a mentionné des figures emblématiques comme Delacroix, Matisse et Majorelle, qui ont contribué à forger une image unique et passionnée du Maroc dans l’imaginaire français. Cependant, il n’a pas occulté la réalité douloureuse de la colonisation, reconnaissant les violences imposées au Maroc et les injustices des « traités inégaux » durant la période coloniale.

Ce qui a cependant particulièrement retenu l’attention, c’est la référence de Macron au soutien du Maroc à la France face à l’Algérie. Il a rappelé l’épisode de la guerre d’Algérie, un conflit sanglant qui a conduit à l’indépendance de l’Algérie en 1962, marquant la fin de 132 années de colonisation française. En mentionnant que le Maroc, après avoir obtenu son indépendance en 1956, avait contribué à alléger les souffrances de la France en évitant un conflit prolongé.

« Il fallut néanmoins encore plusieurs résidents généraux et le sombre épisode de la déposition du Sultan Mohammed V et de son exil avant que la raison ne prévale. Mais la déclaration de La Celle-Saint-Cloud, le 6 novembre 1955, scella un nouveau temps. Oui, c’est par là que le Maroc et la France épargnèrent à leurs peuples les dix années de la guerre d’Indochine et les huit ans de celle d’Algérie. Ces quelques mois qu’employèrent les négociateurs pour ouvrir la voie à l’indépendance sont à marquer d’une pierre blanche dans notre histoire, car ils ont permis au Maroc et à la France de surmonter les cicatrices laissées par l’épisode colonial. », notamment affirmé le président français.

Ce passage du discours a été perçu comme une reconnaissance implicite du soutien du Maroc à la France pendant la guerre d’Algérie, une déclaration qui a été qualifiée par certains médias algériens de « coup de poignard » contre l’Algérie. Pour les Algériens, cette interprétation du rôle historique du Maroc risque de réveiller des différends déjà existants entre les deux voisins d’Afrique du Nord, des tensions exacerbées par des désaccords géopolitiques contemporains, notamment autour de la question du Sahara Occidental.

Macron a également évoqué les négociations qui ont mené à l’indépendance marocaine, mentionnant des figures politiques et intellectuelles françaises qui ont soutenu l’émancipation du Maroc. Il a cité des personnalités comme Louis Massignon et Jacques Berque, ainsi que des mouvements comme le Comité France-Maghreb, qui ont travaillé pour soutenir la décolonisation marocaine dans un esprit de respect et de compréhension mutuels. Cette reconnaissance des efforts diplomatiques et intellectuels pour éviter une guerre longue et destructrice au Maroc contraste avec la réalité de la guerre d’Algérie, un conflit qui a laissé des cicatrices profondes de part et d’autre de la Méditerranée.

L’impact de ces propos sur les relations franco-algériennes reste à évaluer, mais ils n’ont pas manqué de susciter des réactions. Certains commentateurs algériens y voient une tentative de Macron de se rapprocher du Maroc au détriment de l’Algérie, en dépit des relations historiques tumultueuses entre la France et le Maroc pendant la colonisation. D’autres estiment que le président français a voulu mettre en avant le rôle pacifique du Maroc, sans forcément en faire une comparaison directe avec l’Algérie.

En somme, le discours de Macron au Parlement marocain a mis en lumière les nuances de l’histoire coloniale et post-coloniale, mais il a aussi ravivé des souvenirs amers pour certains Algériens. Pour eux, cette évocation pourrait être perçue comme une tentative de minimiser le combat héroïque de l’Algérie pour son indépendance, un sujet sensible qui reste au cœur de l’identité algérienne. En choisissant de mentionner ce soutien supposé du Maroc à la France contre l’Algérie, Macron a certainement mesuré l’impact de ses mots, cherchant peut-être à renforcer le lien stratégique avec le Maroc dans un contexte régional complexe.

Les relations entre la France, le Maroc et l’Algérie restent marquées par des mémoires collectives et des sensibilités historiques. En effet, chaque pays a son propre récit national et ses propres blessures. Reste à voir comment les Algériens interpréteront cette déclaration de Macron, et si cela affectera les relations diplomatiques entre ces nations. Pour l’instant, le discours de Macron semble avoir marqué un tournant dans la politique étrangère française, privilégiant un rapprochement avec le Maroc tout en mettant au défi la patience de l’Algérie.

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